PARIS
Vous inaugurez un nouvel espace de ventes publiques à Lyon. Votre axe de développement est-il plutôt en région Rhône-Alpes ?
Après avoir été pendant plusieurs années le collaborateur de Jean-Claude Anaf à Lyon, je me suis installé à mon compte en 2008. J’ai alors créé ex nihilo une SVV à Lyon avec un bureau à Paris, ne sachant pas lequel des deux se développerait le plus vite. Dans la pratique, Lyon a rapidement pris plus d’importance. J’ai donc décidé de consolider mon implantation sur place, en cherchant un lieu fonctionnel où créer un véritable hôtel des ventes, tout en continuant à être présent dans les deux villes.
Comment se présente ce lieu ?
Avec mon associée, Géraldine d’Ouince, et mon équipe de trois salariés, nous avons emménagé dans un ancien atelier textile que nous avons restructuré et rénové en conservant son esthétique industrielle. Son implantation centrale, au cœur du 6e arrondissement, près de la place du Maréchal-Lyautey, est idéale. Nous disposons d’une salle de ventes de 260 m2 située dans une cour couverte à l’éclairage naturel zénithal, d’une galerie attenante, de 80 m2 de bureaux et de 300 m2 de stockage.
Qu’est-ce qui vous a décidé à vous associer ?
C’est une question d’opportunité. Notre activité se développait rapidement. À ce moment-là, Géraldine d’Ouince, que je connaissais depuis notre formation de commissaire-priseur, m’a fait part de son désir de s’installer à son compte. Je lui ai tout de suite proposé de nous rejoindre pour contribuer au développement de la SVV à Lyon et à Paris. C’est apparu comme une évidence, ayant elle aussi des attaches familiales à Paris et en Rhône-Alpes : ce projet l’a enthousiasmé.
Votre activité est-elle généraliste ?
Comme la plupart des commissaires-priseurs, la majorité de notre chiffre d’affaires repose sur la vente d’œuvres traditionnelles telles que les tableaux, le mobilier ancien et les objets d’art. Parallèlement, le développement des spécialités permet une approche très dynamique. Ainsi ai-je été le premier à organiser, à Lyon, des ventes d’art contemporain en y associant du design, avec des catalogues très soignés, dans des lieux de ventes modernes. Cela a porté ses fruits et j’y ai gagné une clientèle jeune, sensiblement différente de mes acheteurs traditionnels. Le 20 février, nous inaugurons à Lyon notre hôtel des ventes avec une vente de photographie, d’art contemporain et de design. Elle sera suivie, le 23 février, par une vente de documents, autographes et livres, une spécialité qui est aussi un de nos points forts.
Quel est le contenu de la vente du 20 février ?
Nous présentons une trentaine de photographies dont deux tirages surréalistes de Wols et un Portrait de Claudia Schiffer (1994) signé Karl Lagerfeld. Pour le design, notre lot phare est un exemplaire de la première édition de 1966 du fauteuil Éléphant de Bernard Rancillac. La section « art contemporain » comprend des dessins et lithographies d’André Lanskoy ; des œuvres de la Figuration libre par Robert Combas, Rémi Blanchard et François Boisrond ; un ensemble d’œuvres d’artistes cinétiques ; ou encore trois tapisseries sur toile d’Alighiero e Boetti.
Comment travaillez-vous à Paris ?
Faute de pouvoir louer une salle à Drouot, je fonctionne comme apporteur d’affaires pour un commissaire-priseur parisien. C’est une solution provisoire qui nous permet de vendre à Paris. Cette année, notre activité se concentre évidemment sur notre pôle lyonnais, avec notre nouvel hôtel des ventes.
Drouot est-il incontournable pour vous ?
C’est un outil commun de travail qui a ses défauts, mais qui se révèle régulièrement comme un lieu miraculeux. Nous réfléchissons à l’étape suivante, qui serait probablement d’acheter des parts de Drouot pour consolider notre double implantation. En attendant, nous organiserons des ventes hors de Drouot. Nous louons d’ailleurs, le 11 mai, la salle VV de la rue Rossini (9e arr.) pour une vente d’autographes.
70, rue Vendôme, 69006 Lyon, tél. 04 72 16 29 44, www.debaecque.auction.fr
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Entretien avec Étienne de Baecque, commissaire-priseur et dirigeant de société de ventes, Lyon et Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°341 du 18 février 2011, avec le titre suivant : Entretien avec Étienne de Baecque, commissaire-priseur et dirigeant de société de ventes, Lyon et Paris