Cette loterie – la première autorisée en Grande-Bretagne –, voudrait, dès la première année, collecter un pactole de 70 millions de livres sterling (600 millions de francs) qui financera les arts, le sport, le patrimoine national et les projets du Millénaire.
LONDRES - En Grande-Bretagne, toute personne âgée de plus de seize ans pourra jouer, pour une livre sterling, chez un marchand de journaux, dans un garage ou dans une boutique. Il pourrait y avoir 30 000 points de vente à travers le pays. Selon un sondage Gallup réalisé au début de cette année, 61 % des adultes seraient disposés à acheter un ticket tant que le prix ne dépassera pas une livre ; ils dépenseraient en moyenne une livre et demie par semaine.
Organismes de distribution des fonds collectés
L’argent pour les arts sera réparti par les Arts Councils de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ; pour les sports, par le Sports Council et par ses homologues écossais, gallois et nord-irlandais ; pour le patrimoine national, par le National Heritage Memorial Fund ; enfin, pour les projets du Millénaire, par une commission du Millénaire.
La loterie devrait rapporter au minimum 70 millions de livres sterling par an (600 millions de francs environ), que se partageront ces divers organismes dès 1995. Le Camelot Goup, dont fait partie Delarue, la compagnie britannique qui imprime les billets de banque, mettra en vente en novembre les billets de la loterie nationale. En parallèle, dès janvier 1995, des billets "au grattage" seront proposés dans les mêmes points de vente.
Pas de financement à 100 % par la loterie
Le projet de l’ancien secrétaire d’État au ministère du Patrimoine, Peter Brook, à l’origine, n’accordait d’aides qu’aux grands projets ; il prévoit maintenant que, dans certains cas, l’argent servira aux dotations. Lors de l’examen des demandes, il sera tenu compte de critères précis. Ainsi, les fonds versés viendront compléter des subventions publiques déjà existantes, ceci dans le but d’empêcher le gouvernement de réduire ces mêmes subventions.
Le partenariat sera de rigueur : aucun projet ne pourra être financé à 100 %. La loi de 1993 sur la Loterie nationale stipule en effet que des aides d’origines diverses seront nécessaires à quelque projet que ce soit ; un lien avec le patrimoine devra exister si la demande concerne le National Heritage Memorial Fund ou Fondation du patrimoine national. Enfin, il faudra que le projet soit viable à long terme et clairement défini. Dans le cas de l’agrandissement ou de la construction d’un musée, la fondation veillera à la qualité de la conception et à l’accessibilité au public.
Selon Lord Rothschild, président du National Heritage Memorial Fund, l’argent ne sera pas mis à la disposition de particuliers ni d’organisations commerciales. En revanche, des châteaux, légués à des œuvres de bienfaisance, pourraient satisfaire aux conditions requises. Lord Rothschild a insisté sur le fait que le National Heritage Memorial Fund se reposait en grande partie sur les organismes spécialisés existants, tels que la Commission des musées et des galeries, pour étudier les dossiers de demande.
Georgina Nayler, directrice du National Heritage Memorial Fund, a déclaré qu’elle espérait que la fondation qui, cette année, distribuera 8,6 millions de livres (76 millions de francs) et a une dotation de 24 millions de livres (211 millions de francs environ), subsistera, mais qu’à l’avenir, le National Heritage Memorial Fund s’appliquera surtout à sauvegarder un patrimoine plus directement lié au souvenir de ceux qui ont consacré leur vie à la nation.
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La Loterie nationale sera lancée en novembre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°6 du 1 septembre 1994, avec le titre suivant : La Loterie nationale sera lancée en novembre