C’est à Rotterdam que revient le privilège d’inaugurer la nouvelle série de biennales d’art contemporain programmées dans différentes villes d’Europe, avec Manifesta I, qui se tiendra du 9 juin au 18 août à travers toute la ville
ROTTERDAM - Soixante-dix-sept artistes contemporains doivent en principe créer une œuvre pour Manifesta I, qui se déroulera simultanément dans une douzaine de musées et galeries de Rotterdam. Afin de susciter un esprit de collaboration, ou à tout le moins, d’inspiration mutuelle, les artistes seront réunis par affinités artistiques, sans tenir compte de leurs différentes nationalités.
Une équipe de cinq conservateurs indépendants a été chargée de leur sélection : Rosa Martínez, Viktor Misiano, Katalin Néray, Hans-Ulrich Obrist et Andrew Renton. Ils ont travaillé ensemble ces trois dernières années, sillonnant l’Europe de visites d’ateliers en discussions avec les différentes communautés artistiques. Ils ont ainsi rassemblé une information considérable sur la situation des artistes en Europe de l’Est, et la confrontation des créateurs de Bucarest, Budapest, Cracovie, Ljubljana, Zagreb, Prague, Bratislava, Kiev et Moscou avec leurs homologues d’Europe occidentale promet d’être un des aspects les plus intéressants de Manifesta I.
La manifestation dispose d’un budget de 1,6 million de florins (5,1 millions de francs), dont un tiers provient de la municipalité de Rotterdam. Philip Morris est le principal mécène de l’événement, et les pays participant à l’aventure ont apporté de modestes contributions en complément. Les artistes ont reçu des bourses allant de 2 500 à 4 000 florins (8 000 à 13 000 francs) pour financer leur œuvre. Comme pour les Jeux olympiques, d’autres villes doivent poser leur candidature afin d’accueillir les prochaines éditions de Manifesta. L’une d’elles pourrait par exemple se tenir en Europe de l’Est, selon le vœu d’Andrew Renton.
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L’art contemporain sur la route
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : L’art contemporain sur la route