Vu des États-Unis

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 février 1998 - 533 mots

La Rhode Island School of Design, à Providence, présente un certain nombre de similitudes avec les écoles françaises, tant du point de vue de l’enseignement que du déroulement de la scolarité. En revanche, la taille de l’établissement est sans commune mesure, et le coût de études apparaît pour le moins prohibitif.

Première école d’art et de design fondée aux États-Unis, en 1877, la Rhode Island School of Design (RISD) accueille aujourd’hui plus de 2 000 étudiants, venus de tous les États de l’Union et de 52 pays différents. Sa mission originelle, à laquelle elle reste fidèle, était de former des artisans au dessin, au modelage et à la peinture, en vue d’appliquer les principes de l’art au commerce et à l’industrie. Au XIXe et au début du XXe siècle, elle s’adressait essentiellement aux futurs créateurs dans les industries du textile et de la bijouterie. Depuis, l’école a grandi et compte 23 départements, du design (produit, graphique…) au verre, en passant par la peinture ou le cinéma.

Pour effectuer la sélection préalable à l’admission, le jury prend en compte les résultats des tests, examine les dessins du candidat et son parcours scolaire. Sa motivation est également évaluée. Cette procédure permet de rejeter deux dossiers sur trois. Un tiers des cours est consacré à l’histoire de l’art, à l’anglais, à la philosophie, aux sciences sociales et à l’histoire politique, ce qui est comparable à l’enseignement dispensé dans les écoles françaises. En revanche, la RISD possède un musée riche de 70 000 objets, auquel les étudiants ont accès sous la conduite d’un conservateur ; cet enseignement par l’exemple rappelle la fonction première des musées à l’époque de leur création. Par ailleurs, selon un principe commun à toutes les écoles d’art, quelque 300 conférenciers, critiques et artistes interviennent chaque année dans le cadre de la scolarité. Au cours de la première année, les étudiants sont initiés aux généralités du design et du dessin, puis choisissent une matière principale. Un projet de fin d’études vient conclure leur séjour de quatre ou cinq ans à la RISD. Certains départements de l’école exigent aussi de leurs étudiants qu’ils effectuent une période d’apprentissage dans une entreprise ou au sein d’une profession.

Des échanges internationaux
Pendant leur scolarité, les élèves ont la possibilité d’aller passer un an à l’étranger : au Palais Cenci à Rome, au Mexique pour étudier les peintures murales de Rivera et Siqueiros, ou dans l’une des vingt écoles d’art et de design dans le monde avec lesquelles la RISD organise des échanges. Il existe même un projet commun avec l’école de Pont-Aven, en Bretagne.

L’insertion professionnelle ne semble pas présenter de difficultés particulières pour les diplômés en design qui, pour la plupart, trouvent du travail dès leur sortie de l’école. Au prix qu’ils paient, c’est bien le moins qu’ils puissent attendre. Comme tous les établissements indépendants, la RISD dépend en grande partie des frais de scolarité pour boucler son budget, même si elle est en permanence à la recherche de mécènes. Le coût des études est donc particulièrement élevé, l’élève devant débourser chaque année environ 26 000 dollars (156 000 francs). Cependant, la plupart des élèves reçoivent une aide financière de l’établissement ou d’ailleurs, ou encore contractent un prêt.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : Vu des États-Unis

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