Christie’s a vendu une commode 4 millions d’euros, un record.
PARIS - « À 4 millions d’euros, le meuble le plus cher vendu cette année dans le monde, record aussi pour une commode d’époque Louis XIV, a été adjugé chez Christie’s à Paris. Classée Monument Historique, cette commode, attribuée à BVRB I, avait appartenu à Louis-Charles de Machault », souligne Adrien Meyer, responsable de la vente de mobilier du 16 décembre à Paris chez Christie’s. Pourtant derrière cette enchère faramineuse pour un meuble se cache la réalité d’un marché plombé par le climat actuel. La maison de ventes qui avait imaginé il y a quelques mois que ce meuble partirait à plus de 5 millions d’euros, a dû réviser ses prétentions. Poussé par un amateur européen présent dans la salle, l’acheteur anonyme de la commode est monté au téléphone jusqu’à près de 1,2 million d’euros (l’estimation haute) pour un tapis de la Savonnerie d’époque Louis XV (vers 1735), assez usé, mais qui serait identique à un modèle commandé par Louis XV pour Versailles. Une commode d’époque Louis XV (vers 1730) de Charles Cressent s’est vendue 994 600 euros, contre une estimation haute de 800 000 euros. Mais ces rares enchères ne sont pas emblématiques d’une vente qui fut globalement difficile. Près d’un lot sur deux n’a pas été vendu. Et pour les pièces ayant trouvé preneurs, le marteau est tombé souvent sous l’estimation basse, comme pour une paire d’armoires à médailles de l’histoire de Louis XIV, attribuées à André-Charles Boulle et son atelier, datant du début du XVIIIe siècle, emportée pour 1,7 million d’euros, contre une estimation de 2,2 à 2,8 millions d’euros. Selon Christie’s, 20 % des acheteurs étaient américains.
Le lendemain chez Sotheby’s, les Américains ont fait défaut à la vente du contenu de l’hôtel particulier parisien du 6, rue Royale, soit le stock de l’antiquaire Marcel Grunspan qui ferme boutique. Un lot sur trois a trouvé preneur, mais sous son estimation basse. Sans cette latitude sur les prix surestimés, la vacation qui a totalisé 1,5 million d’euros (contre 5 millions d’estimation), aurait été un fiasco. « Le problème n’est pas les estimations car nous avions de la flexibilité sur les prix de réserve, rapporte Pierre-François Dayot, expert en mobilier et responsable de la vente. C’était l’absence des collectionneurs américains pour lesquels cet ensemble était idéalement calibré. Les acheteurs sont tous des clients privés européens qui, du coup, ont fait de bonnes affaires. » Le même jour chez Tajan, la vente de prestige de mobilier n’a pas brillé avec 91 lots vendus sur 245, et 385 000 euros de produit de vente.
Christie’s, le 16 décembre
Résultats : 11,5 millions d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 162/116
Lots vendus : 58 %
Sotheby’s, le 17 décembre
Résultats : 1,5 million d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 80/132
Lots vendus : 38 %
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°294 du 9 janvier 2009, avec le titre suivant : Juste prix