À l’automne, le Qatar inaugurera un nouveau musée à Doha, signé par I. M. Pei. Érigé sur une île artificielle spécialement conçue pour l’accueillir, l’édifice retracera treize siècles d’art islamique mis en scène par Jean-Michel Wilmotte. De son côté, Dubaï projette de faire construire un vaste centre culturel en s’octroyant les services – et les collections – des trois principaux musées d’État allemands. Plus que jamais, le golfe Persique joue la carte de la culture.
DOHA (Qatar) - Conçu par Ieoh Ming Pei, le nouveau Musée d’art islamique de Doha, au Qatar, devrait être inauguré le 22 novembre prochain. Pour cet émirat du Moyen-Orient, l’architecte américain d’origine chinoise a vu grand : pas moins de 35 500 m2 érigés sur une île artificielle reliée à la péninsule Arabique par un pont. Résolument contemporain, l’édifice s’inspire de l’architecture islamique traditionnelle, particulièrement du sabil (fontaine publique pour les ablutions) du XIIIe siècle de la mosquée égyptienne Ibn Tulun (construite au Caire au IXe siècle). Cet élément a priori austère « s’anime avec le soleil, avec les ombres et les nuances qu’il crée », selon Pei. Alliant au béton de parement du Qatar une pierre calcaire française, ainsi que du granit et de l’acier, l’édifice se compose de deux parties reliées par un patio : un bâtiment principal de cinq étages, haut de cinquante mètres, organisé autour d’un vaste atrium central surmonté d’un dôme, et une aile pédagogique répartie sur deux niveaux. Les collections (céramiques, manuscrits, métaux, verres, ivoires, textiles et pierres précieuses) embrassent treize siècles d’art islamique. C’est à Jean-Michel Wilmotte & associés qu’a été confiée la scénographie des salles d’exposition permanente. Pour présenter près de 700 pièces couvrant une zone géographique allant de Cordoue (Espagne) à Samarcande (Ouzbékistan), en passant par l’Égypte, l’Irak, la Turquie ou l’Inde, l’agence d’architectes parisienne a choisi des matériaux sombres qui tranchent avec la teinte claire extérieure du musée : un bois brésilien à fort maillage associé à un porphyre gris foncé. Conçu comme un « centre international de culture et de création », le musée est aussi doté de galeries destinées aux expositions temporaires, d’un auditorium, d’une bibliothèque et d’un laboratoire de conservation.
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Le Golfe aux musées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°283 du 6 juin 2008, avec le titre suivant : Le Golfe aux musées