ENTRETIEN

Abdullah Al-Najjar

Président-directeur général exécutif de l’autorité des musées du Qatar

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 3 juin 2008 - 395 mots

Quand a débuté le projet du musée d’art islamique de Doha ?
Le projet a été lancé en l’an 2000, même si les discussions avec l’architecte avaient débuté antérieurement. La construction a commencé en 2002 et 90 % du bâtiment était achevé en 2007.

Quelle est la nature de la collection ?
La collection va du VIIe au XIXe siècle. Elle a été initiée il y a plus de quinze ans par l’émir personnellement. Notre collection est considérée comme unique et sa diversité représente toutes les spécialités de l’art islamique : calligraphie, manuscrit, textile, sculpture sur bois, céramique, ivoires, tapis… Ces objets seront exposés dans dix-huit galeries sur deux étages. Chacun d’entre eux sera relié à un thème spécifique. Nous possédons plusieurs milliers de pièces. Nous en exposerons en permanence environ 750.

Continuez-vous d’acheter sur le marché ?
Oui, mais nous n’achetons pas n’importe quoi, nous sommes très sélectifs. Nous avons un comité d’acquisition. Nous nous concentrons sur des objets qui s’intègrent à notre politique d’exposition.

Quelle sera votre politique d’expositions temporaires ?
Le jour suivant l’ouverture du musée, nous inaugurerons l’exposition « Beyond Boundaries ». Environ vingt-cinq collectionneurs privés et musées du monde entier vont nous prêter des pièces. Nous envisageons d’organiser des centaines d’expositions. Nous préparons actuellement un programme d’expositions temporaires couvrant une durée de cinq ans. Nous accueillerons aussi des événements qui ne seront pas nécessairement liés à l’art islamique.

Qui organisera ces expositions ?
Nous-même. Notre collection nous appartient, nous disposons de notre propre personnel, et nous ne louons rien. En dépit de mon opinion, j’adresse mes compliments à ce que font nos voisins à Abou Dhabi. Chaque musée a sa propre philosophie et stratégie qui peuvent différer d’un pays à l’autre.

Quelle sera la dimension éducative du musée ?
L’éducatif est l’aspect principal du projet. Notre stratégie repose sur trois points : le premier est l’éducation ; le second est la recherche dans le domaine de l’art islamique ; le troisième est la collection. Nous ne ferons rien sans l’éducation. Nous organiserons des cours et des programmes d’échanges avec différents musées. Nous souhaitons aussi attirer des jeunes étudiants étrangers pour des ateliers sur place.

Avez-vous d’autres projets de musée au Qatar ?
Nous sommes en discussion avec l’un des principaux architectes français pour le « Musée national du Qatar », un projet qui sera annoncé prochainement. Ce sera le deuxième musée de dimension internationale au Qatar.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°283 du 6 juin 2008, avec le titre suivant : Abdullah Al-Najjar

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