À l’époque fasciste, ce devait être le symbole de la « romanité et de l’autarcie ». Devenu un lieu vide et quasi métaphysique, au centre du quartier romain de l’Eur, le Palais de la citoyenneté italienne va se convertir en Musée national de l’audiovisuel.
ROME (de notre correspondante) - Dessiné en 1937 par Guerrini, La Padula et Romano, le Palais de la citoyenneté italienne, instantanément rebaptisé “le Colisée carré”, a eu dès sa naissance une histoire mouvementée. Ce cube, avec ses façades scandées d’arcs en plein cintre, emblèmes de l’architecture classique romaine, fut loué pour son caractère majestueux, mais aussi critiqué par Piacentini pour ses erreurs de perspective : les arcs n’étaient pas suffisamment larges et les pilastres trop fins. Aujourd’hui, avec l’installation dans ses murs du Musée national de l’audiovisuel (Mav), le bâtiment trouve une fonction d’attraction touristique et de revalorisation urbaine, dans un quartier qui n’a jamais atteint le succès escompté. Né officiellement en juillet 1999, en même temps que le Centre pour les arts contemporains et le Musée national de la photographie, le Mav doit désormais être construit en deux phases, projet que vient de présenter le gouvernement italien.
Le premier chantier, placé sous l’égide de la Surintendance pour les biens environnementaux et architecturaux de Rome, concerne la réhabilitation architecturale de l’ensemble. Le second, objet d’un concours international, correspond à l’aménagement du musée lui-même. Le budget global de l’opération est de 40 milliards de lires (135,5 millions de francs) réparti entre la réhabilitation, l’installation muséale et les équipements.
Pareil investissement devrait permettre la création d’un important centre de documentation multimédia. Axé autour d’une grande biblio-vidéothèque, il est déjà riche du dépôt de quelque 250 000 supports audiovisuels du fonds de la médiathèque d’État. Des polémiques ont cependant déjà éclaté, certains souhaitant que la nouvelle institution montre, sur le modèle des archives d’État, un intérêt plus marqué pour la conservation du patrimoine audiovisuel. Pour Enrico Menduni, chargé des contenus du projet pour le compte du ministère pour les Biens et les Activités culturelles, le débat ne semble pas pertinent : “Ce ne sera pas Disneyland, mais pas non plus un simple lieu de conservation. Ce sera un symbole du XXIe siècle, une citadelle de la science de la communication.”
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L’Eur de l’information
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°125 du 13 avril 2001, avec le titre suivant : L’Eur de l’information