NEW YORK / ÉTATS-UNIS
Portrait de Daniel Weiss élu à l’unanimité PDG du Metropolitan Museum of Art à New York. Sa principale mission : assainir les comptes du musée.
1957
Né il y a soixante ans à Newark, dans le New Jersey (États-Unis), cet administrateur dont l ’air sévère est adouci par ses lunettes rondes, a grandi sur l’île new-yorkaise de Long Island avant de partir en 1979 étudier dans la capitale américaine, à l’université George Washington. Trois ans plus tard, il rejoint celle de Johns Hopkins à Baltimore, toujours sur la côte Est, pour un master d’histoire de l’art.
1985
L’étudiant Weiss intègre ensuite la très prestigieuse université de Yale, dont il ressort diplômé d’un MBA (Master of Business Administration) dans le domaine du management. En 1985, il devient consultant chez Booz, Allen & Hamilton, Inc., un emploi qu’il occupera quatre ans. C’est à cette époque que le jeune homme entreprend son virage vers le monde de l’art, qu’il ne quittera plus. Pas celui des institutions – un reproche qui revient avec insistance aujourd’hui –, mais celui académique. En 1992, il obtient ainsi un doctorat en art médiéval et byzantin, de retour à la Johns Hopkins.
1993
L’année suivante, il s’y fait embaucher, début d’une longue carrière d’excellence universitaire, lors de laquelle il gravira jusqu’au sommet les échelons de tous les établissements où il posera ses valises. À Baltimore, ainsi, il commence par enseigner l’histoire de l’art avant de devenir, près d’une décennie plus tard, doyen de la faculté des arts et des sciences. Même ascension, du professeur à la présidence lors de son passage au Lafayette College (2005-2013), une université privée d’art en Pennsylvanie. Il prend ensuite la présidence du Haverford College, établissement similaire de la banlieue de Philadelphie entre 2013 et 2015.
2015
Malgré son manque d’expérience dans une grande institution culturelle, ce père de deux enfants est débauché par le Met (Metropolitan Museum of Art), dont il devient le président et chef des opérations, une mission essentiellement administrative. L’homme gagne toutefois la confiance de l’administration comme le respect des commissaires au sein du mastodonte de l’art américain. Il y brille par ses connaissances, mais il est surtout vu comme une figure de rigueur et de stabilité au moment où le musée s’enfonce dans la crise.
2017
En février dernier, Daniel Weiss est nommé directeur et PDG par intérim, en remplacement de Thomas Campbell, poussé à la démission pour avoir laissé enfler la dette de l’institution et être embourbé dans un scandale personnel. Ce dernier quittera officiellement le musée à la fin du mois. Le 13 juin, Daniel Weiss est nommé PDG à l’unanimité par le conseil d’administration, qui a vu en lui la « personne naturelle » pour diriger le musée. Au passage, le sexagénaire hérite d’un poste réaménagé dans le cadre d’une restructuration. Il est « simplement » PDG, et devra à cet égard essentiellement tenir les cordons de la bourse, le musée se cherchant toujours un directeur qui prendra les décisions artistiques. Sa mission, avant tout, sera d’assainir les pratiques du Met. En initié expérimenté, Daniel Weiss évite au Met une campagne risquée pour changer la tête de son organigramme. Et en annonçant vouloir travailler main dans la main avec son futur directeur, il allie à la stabilité un nécessaire changement artistique.
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Le nouveau pdg du MET, figure rassurante d’un géant en mutation
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Abonnez-vous dès 1 €Daniel H. Weiss © The Metropolitan Museum of Art.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°482 du 23 juin 2017, avec le titre suivant : Le nouveau pdg du MET, figure rassurante d’un géant en mutation