Les grands travaux du CMN

PARIS - Fort d’une fréquentation en légère hausse (9,46 millions de visiteurs, soit 3 %), qui constitue une grande partie de ses recettes et d’une dotation budgétaire publique stable, le Centre des monuments nationaux (CMN) continue à dérouler son programme de restauration des 97 sites dont il est affectataire. Depuis le transfert effectif en 2009 de la maîtrise d’ouvrage, il est en effet autonome dans ses choix. L’événement phare de l’année 2015 sera l’ouverture de la Villa Cavrois dans le Nord, en juin au terme de plus de dix ans de travaux pour un coût total de 23 millions d’euros. À la même époque, l’hôtel de Sade (Saint-Rémy-de-Provence) devrait rouvrir partiellement. À Paris, les travaux de restauration des vitraux de la Sainte-Chapelle se concluront avec la repose de la rosace, tandis que s’achèvera la première phase (le dôme) des spectaculaires travaux du Panthéon. L’échafaudage ne sera cependant pas retiré à temps pour la cérémonie de panthéonisation des quatre résistants qui devait avoir lieu en mai.

Plusieurs chantiers seront lancés cette année. Avec le départ de Chambord et Chaumont du giron du CMN, celui-ci ne dispose plus que du château d’Azay-le-Rideau dans le stratégique Val de Loire. Un lieu un peu boudé par les touristes et qui va bénéficier d’une restauration des couvertures et des façades d’ici à 2017, pour un coût global de 5,2 millions d’euros. Le château de Ferney-Voltaire, à proximité de Genève va, lui aussi, retrouver quelque lustre en 2018 au terme d’une campagne de 7 millions d’euros. La résidence du Premier ministre au château de Rambouillet sera fermée cet automne pour assurer la restauration du clos, du couvert et des salles historiques. Les travaux à l’hôtel de la Marine sur la place de la Concorde ne débuteront, eux, qu’en 2016 .

Retour aux sources
Mais la « grande affaire » du président Philippe Bélaval, qui occupera cependant surtout ses successeurs, est le réaménagement de l’île de la Cité qu’il souhaiterait voir aboutir en 2025 pour l’Exposition universelle, à l’organisation de laquelle Paris est candidate. Placé au centre de la Sainte-Chapelle, de la Conciergerie et de la cathédrale Notre-Dame, l’Hôtel-Dieu pourrait constituer un point d’accueil central et un musée de la Lutèce historique. Mais, de même que la continuité du parcours de visite entre la Conciergerie et la Sainte-Chapelle est dépendante des projets du ministère de la Justice pour le Palais du même nom, cette ambition dépend du devenir du plus ancien hôpital de Paris, auquel de nombreux parisiens et personnels médicaux sont attachés.