Cheverny - La 26e édition de la vente organisée au château par la maison Rouillac a été un succès.
CHEVERNY - L’ultime session de ventes organisée avant transformation du lieu dans l’orangerie du château de Cheverny (Loire) les 13, 15 et 16 juin par la maison de ventes Rouillac (Vendôme) n’a pas déçu. 2,8 millions d’euros ont été récoltés (estimation 1,7 million d’euros) et, même si l’on ne vend pas deux fois dans sa vie le coffre de Mazarin (7,3 millions d’euros en juin 2013), l’opérateur a de nouveau fait parler de lui : un pousse-pousse impérial, commandé par l’empereur Thàn-Thái pour sa mère, a été au centre d’une discorde entre la France et le Vietnam qui souhaite l’exposer dans l’ancien palais impérial de Hué. En effet, une fois le marteau tombé en faveur d’une représentante de l’ambassade vietnamienne à Paris pour 55 800 euros (mise à prix 2 000 euros), le Musée Guimet a préempté la pièce, avant quelques jours plus tard, de laisser le Vietnam se porter acquéreur.
Quant au lit des empereurs du Vietnam, cédé 124 000 euros (mis à prix 2 000 euros), il va retourner de façon certaine dans son pays d’origine. Notons aussi l’adjudication d’un brûle-parfum à la chimère, en bronze doré, annoncé de style Qianlong, à 310 000 euros (mis à prix 10 000 euros), la plus forte enchère de la session.
La vacation suivante dispersait le fonds Jean Renoncourt, cet antiquaire parisien installé quai Malaquais qui se sépare de son stock après plus de soixante-dix ans d’activité. La vente, composée de mobilier et objets d’art Empire et Charles X, sa spécialité, a récolté 623 961 euros frais compris (est. 400 000 à 600 000 euros). Boycottés par le marché parisien, lustres et consoles n’ont pas séduit. « La réputation de l’antiquaire, les marchands qui hésitent à acheter dans des “ventes de marchands” et la désaffection de ce mobilier n’ont pas permis d’envolée spectaculaire », souligne Aymeric Rouillac, commissaire-priseur. L’enchère la plus élevée est allée à un guéridon d’époque Charles X, adjugé 55 800 euros (est. 5 000 à 8 000 euros).
Le dernier jour de vente était dispersé un ensemble issu de la succession du fils d’Armand Albert Rateau (1882-1938), dont les 18 lots importants se sont bien vendus. Plusieurs pièces provenaient de l’hôtel particulier du créateur, quai de Conti, tel un vase transformé en lampe par Jean Dunand, vendu 86 800 euros (est. 20 000 à 30 000 euros), un record mondial pour une lampe de l’artiste ; une paire de fauteuils curules de Rateau, adjugée 52 000 euros (est. 20 000 à 40 000 euros) ; la bergère Cole Porter, par Jean-Michel Franck et Rateau, cédée 37 200 euros (est. 5 000 à 10 000 euros) ; un bureau lyre type « 7098 » estampillé « A. A. Rateau », adjugé 86 800 euros (est. 70 000 à 90 000 euros). Enfin, une paire de chaises chauffeuses, s’inspirant de celles dessinées pour la chambre de Jeanne Lanvin (Musée des arts décoratifs), a été emportée à 62 000 euros (est. 50 000 à 80 000 euros).
Estimation : 1,7/2,2 M€
Résultat : 2,8 M€ (frais compris)
Nombre de lots vendus : 134 sur 314
Taux de vente : 70%
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Marronnier estival
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°417 du 4 juillet 2014, avec le titre suivant : Marronnier estival