Carré Rive Gauche - Derrière l’objet

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 6 mai 2014 - 398 mots

Les marchands veulent séduire les acheteurs en leur racontant de belles histoires.

PARIS - Depuis trente-sept ans, antiquaires et galeries d’art de la rive gauche, installés au cœur du 7e arrondissement, ouvrent grand leurs portes pendant quatre jours pour exposer leurs plus belles trouvailles sous un thème fédérateur, cette année : « Un objet, une histoire ». Aussi, les pièces présentées devront livrer tous leurs secrets, à charge pour le marchand de raconter une histoire, liée à leur provenance ou à ce qui fait leur intérêt. « Nous avons souhaité faire parler les antiquaires et galeristes de pièces qui leur tiennent à cœur, que l’objet ait un intérêt historique, anecdotique, technique ou qu’il revête une importance particulière dans le parcours d’un artiste, explique William Vonthron, président du Carré Rive Gauche. Du côté du marchand, ce peut être l’émotion que cette pièce a suscitée chez lui lors de sa découverte, ou toute raison qui le pousse à la mettre en avant dans le cadre de l’événement. » Un sujet très vaste donc.

Toujours dans le souci de dynamiser leur quartier et d’attirer du monde dans les galeries, face à des ventes publiques et foires qui vampirisent le marché, les marchands se décarcassent et rivalisent de trésors. La galerie Pla montre une maquette du navire de guerre anglais H.M.S. Victory, en argent massif, qui a servi dans la guerre de l’Indépendance américaine, la Révolution française et les guerres napoléoniennes. Véronique Girard présente le couteau personnel de la Marquise de Pompadour tandis que la galerie Saint-Martin expose une table de toupie hollandaise provenant d’une maison close parisienne. Un bougeoir à ressort en bronze doré, par Galle, d’époque Empire, une invention des frères Girard contre le suif, est visible chez Delesalle-Hourton. Chenel présente un monopodium en forme de patte et tête de lion ayant appartenu à James Christie (1773-1831), le fondateur de la maison de ventes. Myrna Myers expose une verseuse en porcelaine de Chine, XVIIe, trouvée parmi 23 000 autres pièces dans une jonque au fond des eaux.

Un Fautrier de chez Paul Guillaume
Du côté des arts du XXe, moins bien représentés que l’art classique, Jean-Marc Lelouch expose des bouts de canapé « osselets » en bronze, lointains souvenirs d’enfance. La Galerie des Modernes, quant à elle, dévoile Poires et raisins, de Jean Fautrier, une œuvre provenant de la collection du célèbre marchand d’art moderne Paul Guillaume. À chacun son histoire.

Carré Rive gauche

Du 15 au 18 mai, dans diverses galeries des rue des Saints-Pères, de Beaune, du Bac, de l’Université, de Verneuil, de Lille, et quai Voltaire, Paris-6e-7e
www.carrerivegauche.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°413 du 9 mai 2014, avec le titre suivant : Carré Rive Gauche - Derrière l’objet

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