La maison de ventes Christie’s disperse aux enchères le stock de l’antiquaire et décorateur Alain Demachy .
PARIS - Les 285 lots, estimés 1 à 1,5 million d’euros, composant le stock d’Alain Demachy, seront mis aux enchères par Christie’s le 1er octobre. « J’ai décidé de changer mon fusil d’épaule. Je vends tout, je refais la galerie et je m’associe avec un marchand de peinture moderne, un domaine pour lequel j’ai toujours eu un intérêt. C’est une autre façon de travailler maintenant. Les gens achètent moins en boutique et plus en ventes publiques. On a du mal à se réassortir. La concurrence est forte avec les maisons de ventes », commente l’antiquaire.
Architecte de formation, Alain Demachy a deux passions : la décoration intérieure et le commerce d’antiquités, de l’époque Louis XV jusqu’au XXe siècle. Associé avec Didier Aaron, il ouvre en 1980 son propre espace, la galerie Camoin-Demachy. Pour Bruno Faivre Reuille, antiquaire à Paris, « Alain Demachy a l’œil. Il fait partie des trois ou quatre personnes qui, dans ce métier, ont le “grand goût”, celui qui permet de faire les bons choix. Dommage qu’il n’y ait pas plus de Demachy ! » Lionel Gosset, directeur du département des collections chez Christie’s évoque « un homme de goût, à l’œil éclectique, aimant mélanger les genres, sans parti pris dans la décoration ».
« Une chance pour les amateurs»
Parmi les lots présentés, aux estimations très raisonnables, figurent un tapis de Jacques Émile Ruhlmann (est. 50 000 à 70 000 euros) ; une pendule monumentale de la fin du XIXe siècle dont la sculpture est attribuée à Carrier-Belleuse (20 000 à 30 000 euros) ; une paire de vitrines d’époque George III (est. 20 000 à 30 000 euros) ; un ensemble de 28 panneaux de papier peint chinois du XIXe siècle (est. 15 000 à 18 000 euros), mais aussi des luminaires et des miroirs, pour lesquels il a un vrai goût, et des sièges, choisis avec beaucoup de discernement. « Alain Demachy est un des derniers décorateurs de la grande tradition classique. Cette vente est une chance pour tous les amateurs. Chaque meuble, chaque objet a été sélectionné avec talent », souligne Jacques Grange, architecte.
La vente d’un stock aux enchères présente souvent un risque et reste mal perçue, mais Alain Demachy dit ne pas avoir le choix s’il veut tourner la page. « Le marché est très difficile. Avec la mondialisation, un client à l’autre bout du monde voit le catalogue de Sotheby’s ou Christie’s sur Internet. Pourquoi se déplacerait-il quai Voltaire ? Quand on a compris ça, on a compris l’évolution du métier d’antiquaire, alors il n’y a qu’une solution : vendre en vente publique », estime Bruno Faivre Reuille. Pour Alain Demachy, « il ne sert à rien de critiquer les maisons de ventes. Les choses changent et on ne reviendra pas en arrière. C’est pour ça que je change d’activité ».
Le 1eroctobre à 14h30, Christie’s, 9, av. Matignon, 75008 Paris, tél. 01 40 76 85 85, www.christie’s.com ; expositions publiques, du 27 au 30 septembre 10h-18h.
Expert : Lionel Gosset
Estimation : 1 à 1,5 M€
Nombre de lots : 285
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Alain Demachy tourne la page
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°397 du 20 septembre 2013, avec le titre suivant : Alain Demachy tourne la page