L’abandon de l’hôtel de Nevers laisse entier le problème de l’exposition de la photographie patrimoniale à Paris.
PARIS - Après l’abandon de l’hôtel de Nevers en tant qu’espace d’exposition dévolu à la photographie patrimoniale, au Jeu de paume, on ne semble guère affecté par la décision du ministère de la Culture. « Je suis Espagnole, je sais ce que signifient les restrictions budgétaires. Quand je vois mes collègues espagnols qui avec un budget en baisse de 30 % continuent à faire des expositions, je ne peux pas me plaindre », confie Marta Gili, sa directrice qui voit son budget en principe reconduit. « L’hôtel de Nevers était un investissement important, pas seulement dans la mise en état du bâtiment, mais aussi en matière de fonctionnement. Sa surface était réduite et compliquée ». Dans la conjoncture actuelle, d’autres espaces pourraient-ils donc être recherchés par exemple au Palais de Tokyo ? « Je ne sais pas si cela est la meilleure solution », estime-t-elle soulevant les coûts d’aménagement et de climatisation qu’entraînerait une telle implantation. « Cette période de restriction conduit à réfléchir autrement, à imaginer, trouver d’autres types de partenariat, d’autres solutions tout aussi intéressantes ». Tel l’accord passé avec la mairie de Tours pour l’occupation des premiers niveaux du Château de la ville, soit 700 m2 de surface d’exposition certes pas aux normes d’hygrométrie requises, mais suffisamment vastes pour imaginer d’autres approches toutes aussi percutantes sur la photographie documentaire comme l’exposition actuellement en cours consacrée aux photographies de Pierre Bourdieu en Algérie de 1958 à 1961 le montre.
Des solutions provisoires
Il reste, reconnaît Marta Gili, que la photographie ancienne manque d’espace d’exposition à Paris. À l’exception du Musée d’Orsay et de la Bibliothèque nationale de France, Paris dispose d’un nombre insuffisant d’espaces aux conditions requises pour accueillir de la photographie ancienne. Le report en lieu et date de l’exposition Modernisme ou Modernité, les photographes du cercle de Gustave Le Gray qui devait initialement se tenir au printemps à la Maison européenne de la photographie et se déroule finalement depuis le 2 octobre au Petit Palais, illustre ce problème. Faute de disposer de salles aux normes pour ce type de photographie, l’exposition d’Anne de Mondenard et Marc Pagneux a dû trouver un autre lieu et réduire sa voilure. Il est bien une piste que les prédécesseurs de Marta Gili ont souvent évoquée, et qu’elle-même soulève : celle de l’extension des surfaces d’exposition du Jeu de paume grâce à l’aménagement à l’intérieur du bâtiment d’espaces non utilisés et d’une superficie de 200 m2. Un tel aménagement, au coût bien moins élevé que l’hôtel de Nevers entraîne cependant une dépense budgétaire que la période actuelle condamne à priori à reporter à des jours meilleurs. Pour l’heure, centre d’art dévolu aussi à l’image et au contemporain, le Jeu de paume travaille à sa programmation 2013 qui à partir du 26 février s’intéressera successivement à Laure Albin Guillot, Adrian Paci, puis à Lorna Simpson et Ahlam Shibli.
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La photo ancienne manque d’espace
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°376 du 5 octobre 2012, avec le titre suivant : La photo ancienne manque d’espace