Art Contemporain - L’Institut suédois reçoit Ylva Snöfrid (née en 1974), l’une des plus importantes artistes suédoises de sa génération.
Peintre (même si elle pratique aussi la performance et l’installation), elle a une histoire personnelle pour le moins chargée. C’est surtout son père qui l’a profondément marquée. « II était révolté, maoïste et héroïnomane », dit-elle. Un cocktail explosif, « borderline », selon son propre terme, qui lui a laissé des traces dont son œuvre est imbibée. Elle a d’ailleurs peint son portrait qui trône aujourd’hui dans son salon. Ylva Snöfrid travaille en plein centre de Stockholm, dans un appartement bourgeois, où elle vit en famille et qu’elle a totalement investi, jusque dans la chambre de ses deux filles, dont les murs sont recouverts d’immenses toiles. D’ailleurs des tableaux, on en découvre partout, l’un est installé à plat entre le sommier et le matelas du lit conjugal, un autre sert de plateau de table basse qui s’augmente des différentes tâches imposées par sa fonction, etc. Inutile de préciser que le lieu est pour le moins habité, investi comme une œuvre. Elle y travaille dans toutes les pièces, notamment en plein milieu du salon où, à genoux, elle a réalisé une grande partie des 1 200 magnifiques dessins réunis en trois volumes. Ils reflètent parfaitement son état d’esprit et sa façon de construire ses œuvres à partir de rituels, de contaminations, de télescopages, de raccourcis fulgurants avec, souvent au centre et en point de mire, le corps et ses ramifications, ses résurgences (l’idée du double et du miroir) et ses nombreuses ombres qui semblent la hanter.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Ylva Snöfrid, l’art habité
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°781 du 1 décembre 2024, avec le titre suivant : Ylva Snöfrid, l’art habité