Winslow Homer

Vues sur la mer

L'ŒIL

Le 1 juillet 2006 - 419 mots

Partagé entre les États-Unis, la France et l'Angleterre, le parcours pictural de Winslow Homer (1836-1910) fait l’objet d’une remarquable exposition au musée d’Art américain de Giverny.
Après quelques peintures relatant des épisodes de la guerre de Sécession qui l’ont fait connaître, Winslow Homer se détache rapidement de la peinture d’histoire pour se concentrer sur le paysage.
En 1867, son séjour en France marque une étape décisive dans sa carrière. Il manifeste alors un intérêt pour la peinture de Courbet, de Manet, pour les estampes japonaises, mais aussi – et surtout – pour Corot et les peintres de l’école de Barbizon. Sa peinture s’inscrit dès lors naturellement dans la lignée de ceux-ci : les paysages, réalisés en plein air ou retravaillés dans l’atelier, sont empreints de réalisme. Marquées par un souci de vérité, ses premières œuvres marines se démarquent des peintures des artistes de l’école de l’Hudson par une touche vive et alerte.
En 1881, Winslow Homer se rend pour la première fois en Angleterre, à Cullercoats, où il séjourne un an et demi. La vie quotidienne des femmes et des pêcheurs occupe la plus large place dans ses aquarelles, technique dont il deviendra l’un des grands maîtres américains. Dès 1883, à Prout’s Neck, dans le Maine, Homer s’éloigne du réalisme mimétique pour produire des œuvres où l’homme apparaît comme un héros défiant les éléments, des peintures expressives d’une remarquable tension dramatique (La Corde de sauvetage, 1884).
Par le biais du thème de la mer, le mérite de cette exposition est de révéler  la peinture d’Homer dans tous ses aspects. Après les marines de jeunesse peintes sur la côte Est des États-Unis (jusqu’en 1880), celles représentant le port de Cullercoats en Angleterre en 1881-1882 et les peintures produites à Prout’s Neck (de 1883 à la fin de sa vie), le parcours conçu selon un découpage géographique entraîne le visiteur sous le soleil des Bahamas ou de Floride, puis au Canada pour de séduisantes scènes de pêche. L’artiste s’intéresse alors particulièrement aux effets de lumière et aux couleurs changeantes au gré d’huiles et d’aquarelles parfaitement maîtrisées.
Plus de soixante œuvres du maître américain, peintes entre 1867 et 1904, ont pu être réunies grâce à des prêts des plus grands musées américains. Une seule œuvre d’Homer, Nuit d’été (1890), est conservée dans les collections publiques françaises, au musée d’Orsay.

« Winslow Homer, poète des flots », musée d’Art américain, 99, rue Claude-Monet, Giverny (27), tél. 02 32 51 94 65, www.maag.org, 18 juin-24 septembre 2006. Cat. musée d’Art américain, 152 p., 40 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°582 du 1 juillet 2006, avec le titre suivant : Winslow Homer

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