Willem van Haecht (1593-1637) appartient bel et bien à la catégorie des illustres inconnus.
Actif à Anvers au xviie siècle, le peintre n’a en effet laissé à la postérité que trois tableaux et quelques dessins. Mais ces quelques images, qui offrent des vues de cabinets d’amateurs anversois du xviie siècle, dans lesquels les tableaux, accrochés du sol au plafond, voisinent avec antiques et objets d’art, ont pourtant été largement reproduites.
Le temps d’une petite exposition, déjà présentée à Anvers, le Mauritshuis de La Haye a réuni ces trois tableaux, dispersés entre le musée, la maison Rubens d’Anvers et une collection particulière. La présentation permet ainsi d’évoquer la spécificité de la peinture de van Haecht qui, si elle s’inscrit dans la tradition des peintures d’intérieurs de Jan Brueghel (1568-1625) ou David Teniers le Jeune (1610-1690), combine fantaisie et réalité. Ainsi, dans le tableau de La Haye, Apelle peignant Campaspe (vers 1630 ?), l’artiste représente un intérieur couvert de tableaux, dont la plupart sont reconnaissables – ainsi du Quentin Metsys aujourd’hui conservé au musée du Louvre –, mais il le double d’une scène d’histoire en évoquant la vie d’Apelle, peintre attitré d’Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.). Celui-ci est figuré, d’après Pline l’Ancien, en train de peindre l’une des maîtresses du roi de Macédoine, Campaspe, dont il va tomber amoureux. Alexandre acceptera de la lui laisser contre une image. La plus fidèle possible.
« Cabinets d’amateurs anversois au xviie siècle », Mauritshuis, Korte Vijverberg 8, La Haye (Pays-Bas), www.mauritshuis.nl, jusqu’au 27 juin 2010.
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Willem van Haecht, l’illustre inconnu
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°625 du 1 juin 2010, avec le titre suivant : Willem van Haecht, l’illustre inconnu