Wilfrid Almendra - précis d’architecture

Depuis son élaboration par les architectes les plus pointus jusqu’à sa déclinaison grand public, le pavillon unifamilial n’a plus aucun secret pour cet artiste. En résultent d’étonnants composites, comme si les éléments les plus typiques d’un pavillon Phénix des années 1980 avaient frayé avec le nec plus ultra de Charles Eames, Richard Neutra ou Eero Saarinen, le tout arrangé à la « sauce » Pop, arte povera ou Mondrian. Un mélange détonnant, mais pour autant réussi, qui interroge surtout nos standards de goût et certainement aussi nos limites.

Almendra dresse une drôle d’histoire, dans laquelle la ferronnerie d’art rencontre le crépi floqué et les canons de l’art moderne, les répliques en série vendues en grand magasin pour agrémenter un carré de pelouse. Cette culture visuelle at large puise aussi bien dans le programme des Case Study Houses – une expérience visant à construire des maisons modernes et abordables – initié en 1945 par John Entenza pour le magazine Arts & Architecture que dans les vestiges pavillonnaires de la tempête Xynthia sur la côte vendéenne. Il faut donc savoir sonder les matières, réviser ses classiques, pour ne pas passer à côté des origines qui président à ces assemblages syncrétiques au bord de l’iconoclasme !