Retour en grâce pour Gérard Vulliamy (1909-2005) depuis que le Musée de Besançon consacre à ses dessins et gravures une exposition salutaire.
Cet événement accompagne la publication d’une importante monographie qui redonne au peintre suisse, parisien d’adoption, sa place et son rôle de pionnier dans les mouvements d’avant-garde du XXe siècle. À l’origine de cette exposition, la redécouverte de deux cent cinquante dessins de sa période surréaliste, qui illustre sa maîtrise totale du dessin comme vecteur de son inépuisable imagination.
En soixante-quinze feuilles, le monde onirique de Vulliamy est offert à la contemplation des regards attentifs qui iront se perdre dans le dédale de ses grands dessins autonomes où le fusain, le pastel et l’encre se mêlent à l’huile avec Le Sphinx (1938) ou Le Dégel des frontières (1941). Quant aux dessins au crayon bleu et à la mine de plomb, ils ont été minutieusement tracés pour esquisser le chef-d’œuvre du peintre : Le Cheval de Troie (1937-1938), unique peinture exposée.
L’exposition dévoile aussi la quasi-intégralité de l’œuvre gravé de Vulliamy depuis sa première création exécutée en 1935 pour La Chasse du faon rose de Pierre Guéguen, jusqu’aux poignants portraits qu’il réalise pour Souvenirs de la maison des fous de Paul Éluard en 1945 (le peintre devint le gendre du poète l’année suivante). Dans les vitrines sont présentés des dessins préparatoires aux revues semi-clandestines dont celles éditées par le groupe « La Main à la plume » fondé par Vulliamy en 1941. Là, il se fit l’écho des fantaisies surréalistes dans la France occupée. Une manière militante et inspirée de s’ériger contre l’oppresseur.
Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, 1, place de la Révolution (place du Marché), Besançon (25), www.musee-arts-besancon.org
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Vulliamy, destin surréaliste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Vulliamy, destin surréaliste