PARIS
L’exposition s’achève par un objet qui, en un sens, peut expliquer son origine. Fabriqué par un orfèvre d’Amsterdam, un petit berceau en filigrane d’or, émaux et diamants, dissimulant une perle prenant la forme d’un nouveau-né, a été offert par son époux à Anne-Marie-Louise (1667-1743), princesse palatine, en prélude à sa maternité. Las ! Celle-ci ne donnera aucun descendant vivant au lignage des Médicis, qui s’éteindra à sa mort en 1743. Mais le « pacte de famille » avait déjà prévu de faire de la ville de Florence l’héritière des prestigieuses collections médicéennes, qui font aujourd’hui encore la richesse des musées de la ville. Pendant trois siècles, la famille de banquiers a en effet brillé par sa politique de mécénat et son goût du collectionnisme. Tous les grands artistes, de Botticelli à Raphaël, en passant par Michel-Ange et Rubens, ont ainsi œuvré pour l’un des Médicis…
Dans une scénographie excessivement affirmée, les espaces tortueux du musée Maillol présentent une sélection de cent cinquante pièces issues des collections des Médicis. On regrette que les cartels succincts ne permettent pas aux visiteurs de s’orienter plus facilement dans les méandres des goûts de ces nombreuses individualités. Parmi celles-ci émergent celle de Laurent le Magnifique (1449-1492), commanditaire de Botticelli, et celle de Léon X (1475-1521), son second fils devenu pape, qui s’entoure d’œuvres de Pontormo, d’Andrea del Sarto et surtout de Raphaël. Catherine puis Marie, devenues reines de France, distilleront ce goût italien à la Cour. À Florence, les grands-ducs du XVIe siècle chargent Vasari de construire les Offices, alors que le palais Pitti devient, au XVIIe siècle, le siège des fastes retrouvés de cette cour princière, avant le crépuscule du siècle suivant. Jalonnée d’œuvres créées entre le XVe et le XVIIIe siècle, cette exposition un peu brouillonne permet ainsi d’écrire un raccourci très condensé de l’histoire de ce brillant goût princier.
« Trésor des Médicis », musée Maillol, 61, rue de Grenelle, Paris VIIe, www.museemaillol.com, jusqu'au 31 janvier.
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Visite en Médicis
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°629 du 1 novembre 2010, avec le titre suivant : Visite en Médicis