Venet à la fête

GRENOBLE. Bernar Venet a, depuis quelque temps, la faveur des institutions françaises. Ses sculptures monumentales ont fait l’objet de plusieurs expositions en plein air, quand elles ne sont pas installées à demeure dans l’espace public comme sur la place de Bordeaux à Stras­bourg. Cet engouement est confirmé cette année par deux musées et un centre d’art en Rhône-Alpes. Au Musée de Grenoble, l’artiste expose à la fois des œuvres datant de 1963-1964 et un ensemble de sculptures plus récentes. Très attaché au noir dès le début des années soixante, Venet a utilisé à cette époque du charbon et du goudron – pièces montrées à Villeurbanne –, avant de réaliser la série des cartons-reliefs qui bénéficie à Grenoble de sa première présentation complète. Il introduit à la fin des années soixante le dessin industriel dans un contexte marqué par le développement de l’art conceptuel. Quelques-unes de ces pièces, ainsi que les peintures géométriques qu’il a réalisées après avoir cessé toute création artistique entre 1971 et 1976, sont regroupées au Nouveau Musée. À Grenoble, enfin, six salles sont consacrées à la série des Droites et Accidents, créations récentes mettant en scène des barres d’acier longilignes, tantôt appuyées sur le mur, tantôt tombées au sol.