Certaines expositions sont plus attendues que d’autres. « Van Gogh au Borinage » est de cet acabit, puisqu’elle est à la fois la manifestation inaugurale de Mons capitale européenne de la culture, le lancement de l’année Van Gogh et la promesse de découvrir de nouvelles facettes de l’artiste.
Elle aborde en effet un aspect confidentiel : son séjour dans les environs de Mons de 1878 à 1880. Une période cruciale où le Hollandais abandonne sa carrière d’évangéliste pour embrasser une autre religion : la peinture. Mais la vocation ne suffit pas toujours, et les premiers coups de crayon de Vincent sont très maladroits. Pour aguerrir son œil et sa main, le novice de 26 ans copie les maîtres, essentiellement Millet, mais aussi des illustrations populaires, tout en observant le quotidien laborieux du peuple borain. Émergent alors des thématiques récurrentes, dont certaines l’accompagneront jusqu’à la fin de sa vie. Le parcours en identifie quatre assez fourre-tout : les travailleurs, les cabanes, les tisserands et la copie. Hélas, la démonstration tourne rapidement à vide, car les œuvres de cette époque ont été pratiquement toutes détruites par Van Gogh. Tableaux et dessins postérieurs sont donc convoqués pour montrer l’écho supposé de cette période sur son art. Ainsi, malgré un accrochage modeste, le propos manque de clarté, car il s’appuie sur des dénominateurs communs trop généralistes, et des allers-retours chronologiques qui engendrent une certaine confusion. Bien qu’approximative, la première partie est plutôt intéressante. Elle montre les tâtonnements de Van Gogh, notamment son hésitation entre l’art et l’illustration, et quelques feuilles s’y distinguent par leur vigueur comme Les Porteuses de fardeaux. La suite peine à convaincre, les œuvres d’époques disparates y étant réunies sans réelle mise en perspective. Enfin, si l’exposition présente quelques belles pièces – Le Semeur, Rue à Auvers-sur-Oise –, elle ne compte pas de chef-d’œuvre et souffre d’une scénographie empesée. Dommage.
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Van Gogh, un retour décevant à Mons
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Van Gogh, un retour décevant à Mons