Inaugurée le 21 mai, Expo 98, l’exposition internationale de Lisbonne dédiée aux océans, commémore le 500e anniversaire de l’arrivée de Vasco de Gama en Inde. Elle fédère 140 pays sur un site de 70 hectares au bord du Tage, à l’est de la ville. Ancien lieu de villégiature de la noblesse portugaise qui y avait élevé d’élégantes résidences, cette zone « hors les murs », où l’on comptait également plusieurs couvents, était devenue, après les confiscations de 1834 et la vente aux enchères des terrains et bâtiments, un centre commercial et industriel très actif. Abandonné depuis plus de 50 ans, le site n’était plus qu’une friche informe, polluée par les industries du pétrole. Pensée en termes de rééquilibrage urbain, Expo 98 n’est pas destinée à disparaître une fois le dernier lampion éteint. Ses constructions abriteront bureaux, logements et activités de loisirs, ainsi que la Foire de Lisbonne. Au cœur de ce dispositif, le pavillon du Portugal, où se tient actuellement l’exposition « Les océans, un patrimoine pour le futur », sera affecté à l’usage gouvernemental.
Son auteur n’est autre que le grand architecte portugais Alvaro Siza, à qui la ville doit la reconstruction du quartier du Chiado détruit par l’incendie de 1988. Nul n’étant prophète en son pays, il signe ainsi, à 65 ans, sa première construction nouvelle à Lisbonne. Renonçant à l’emplacement central, perpendiculaire au Tage prévu à l’origine, Siza a implanté son bâtiment sur le quai des Olivais, le calant sur les fondations des anciens docks. Devant les profils accidentés des autres pavillons et leur tendance à pousser en hauteur, il a opté pour une longue horizontale. Le pavillon se divise en deux blocs égaux. A l’est, un parallélépipède ancré au quai par une majestueuse colonnade. A l’ouest, la place des Cérémonies, couverte d’une magnifique voile de béton. Elle est reliée par des câbles gainés de feuilles d’argent à deux puissants portiques recouverts d’azulejos. Conçue en association avec deux grandes firmes d’ingénieurs, Segadaes Tavares et Ove Arup, cette voile s’impose comme une brillante métaphore du voyage maritime. Un soubassement en pierre de Lioz (ses moirures ocrées ont donné sa couleur à la Lisbonne du XVIIIe siècle) rehausse ce pavillon dont l’immense et sobre façade se mire dans les eaux du Tage.
Billets d’entrée disponibles à Paris à la Caixa de Dépositos, tél. 01 40 69 54 00 et à la Banque Franco-portugaise, tél. 01 53 24 53 01.
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Une voile de béton au bord du Tage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°497 du 1 juin 1998, avec le titre suivant : Une voile de béton au bord du Tage