Seul musée à être exclusivement dédié à la scène artistique française depuis les années 1950, le Mac Val, sous l’impulsion de son nouveau directeur Nicolas Surlapierre, propose sous l’intitulé « L’œil vérité » un nouvel accrochage de sa collection, constituée d’environ 2 500 œuvres.
L’envie de revoir ou de découvrir certaines d’entre elles, qui n’avaient pas été montrées depuis l’ouverture du musée en 2005, est une des raisons qui a motivé cette présentation, en partant du principe qu’il était possible d’écrire, à partir de ce fonds, une histoire de l’art contemporain en France moins tranchée que celle qui consiste à opérer en 1945 une césure entre moderne et contemporain. La distance critique d’un « second degré » est ici affirmée, en même temps que la volonté d’associer le public à cette relecture, afin que son expérience du musée ne soit plus passive. Bien sûr, le fait de vouloir nuancer ne contribue pas à rendre les choses plus simples. Marcel Duchamp (1887-1968) est placé au départ de ce nouveau parcours comme une introduction à la complexité dans l’art, bien que l’institution ne possède aucune œuvre de l’inventeur du ready-made. Cette lacune est palliée par la présentation de Marcel Duchamp en douze images, commandé au duchampophile André Raffray (1925-2010) pour l’exposition inaugurale du Centre Pompidou en 1977. De la richesse de l’art dit « informel », entre paysagisme abstrait et abstraction lyrique, aux croisements de plusieurs courants dans le champ vibratoire de l’art optique cinétique, de la figuration narrative à la figuration libre en passant par l’art métaphysique, l’accrochage rebat les cartes en seize sections. Certaines sont thématiques, d’autres conçues comme des modules en contrepoint, à l’instar de l’installation Trésor de la mémoire (2002) de Sarkis (né en 1938), rassemblant onze photographies tirées de films réalisés entre 1927 et 1992 éclairées de néons rouges. L’exercice permet de constater les points forts de la collection – le mouvement Supports/Surfaces et celui des Nouveaux Réalistes y sont notamment bien représentés – et ses manques, en particulier aux abords des années 1990. Parmi les atouts du musée, le fonds de livres d’artistes de Raoul-Jean Moulin (1934-2014) qui est mis en valeur rend bien compte de cette production des années 1950 à nos jours.
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Une relecture de l’histoire de l’art contemporain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°767 du 1 septembre 2023, avec le titre suivant : Une relecture de l’histoire de l’art contemporain