Sous le titre de "Birth of the Cool", emprunté à un disque de Miles Davis datant de 1949-1950, la Kunsthaus de Zurich présente une vision particulière de la peinture américaine à travers un gros plan sur une quinzaine d’artistes aux propositions parfois antithétiques.
ZURICH. La peinture américaine, telle qu’elle apparaît dans cette exposition, bat au rythme de l’abstraction et de la figuration, de la distanciation et du rapprochement, de la réflexion et de la sensation. Ces oppositions laissent transparaître une histoire plurielle marquée par de fortes personnalités, telles Georgia O’Keeffe, Barnett Newman, Andy Warhol, Vija Celmins, Richard Prince, Richard Artschwager ou Christopher Wool. Jackson Pollock est souvent considéré comme la figure symbolique de cette peinture américaine. Ses all-over paintings, qui ont influencé toute une génération d’artistes, ont rompu avec l’espace illusionniste en ouvrant la peinture à de nouvelles dimensions spatio-temporelles. À ses côtés, Barnett Newman a mis l’accent sur la couleur, tandis que Georgia O’Keefe, influencée par la photographie, jouait de l’ambivalence de l’espace sur la toile.
Un "sentiment urbain"
L’image, au sens large et non seulement du point de vue de la figuration, joue un rôle central dans l’exposition de Zurich, mais elle se révèle bien plus tributaire des médias que de la nature. Ainsi, les paysages ou les portraits d’Alex Katz sont profondément marqués par un "sentiment urbain" et par les panneaux publicitaires. Dans ses créations en grisaille, Richard Artschwager en étend encore le champ, avec un spectre qui va du dessin jusqu’au meuble en tant que Méta-peinture.
BIRTH OF THE COOL, jusqu’au 7 septembre, Kunsthaus, Heimplatz 1, 8000 Zurich, tél. 41 1 251 67 55, tlj sauf lundi 10h-21h, vend., sam. et dim. 11h-17h, catalogue, 244 p., 45 FS.
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Une peinture qui vient du froid
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Une peinture qui vient du froid