L’abbaye de Daoulas, en Bretagne, s’est attaqué à un programme ambitieux : mettre en scène la totalité de l’histoire du Pérou, de 13 000 avant Jésus-Christ à nos jours.
DAOULAS. Consacrées aux découvertes archéologiques effectuées au cours des vingt dernières années, les premières salles retracent les mythes et les rites des régions côtières nord et sud. À l’entrée, un mur orné de reliefs polychromes évoquant l’une des trois pyramides que compte la Huaca de La Luna, l’ensemble monumental situé sur la rive gauche de la rivière Moche, au nord du pays, introduit le visiteur dans l’univers Mochica (100 av. J.-C. - 700 ap. J.-C.). Retrouvées dans des tombes, céramiques anthropomorphes ou zoomorphes et figurines de bois et de nacre représentant une cérémonie funéraire s’unissent pour aider le spectateur à mieux comprendre les rites mortuaires des civilisations péruviennes. Figure mythique découverte dans une chambre funéraire de Sipán en 1987, dans la vallée de la rivière Chancay, le “seigneur de Sipán” n’a pas été oublié. Les véritables attributs n’ayant pu sortir des frontières péruviennes, les parures en or, cuivre, argent, turquoise, plumes et coquillages de ce haut dignitaire mochica sont remplacées par des reproductions. La tombe d’une “prêtresse”, la plus riche connue au Pérou, mise au jour en 1991 à San José de Moro, le centre cérémoniel où se réunissaient de hauts dignitaires mochicas pour des cérémonies sacrificielles conduites par le seigneur de Sipán, témoigne du rôle social et religieux de la femme dans la société mochica. Enfin, étroitement associé à la légende du fondateur de la dynastie lambayeque, “Naymlap”, les traces d’offrandes et de sacrifices humains décelées à Túcume, important centre urbain du Xe au XVIe siècle, relate les pratiques religieuses des périodes lambayeque, chimù (1100-1450) et inca (1450-1532).
Présentation sommaire
Si la première partie, “Les dieux, mythes et rites révélés par l’archéologie” tient ses promesses, les autres sont plus décevantes. Propulsé dans la chronologie de l’histoire péruvienne, des périodes archaïques (13 000-2 000 av. J.-C.) à nos jours, le spectateur parcourt ensuite l’ensemble des civilisations représentées proportionnellement à leur importance dans le temps, puis achève sa visite sur une présentation sommaire des traditions religieuses, musicales, artisanales et artistiques péruviennes de la République (1821) à nos jours. Céramiques zoomorphes ou anthropomorphes, textiles aux décors figuratifs chatoyants, pièces d’orfèvrerie, objets traditionnels et costumes – tous dans un état de conservation étonnant – se succèdent. L’ensemble, qui énumère les périodes plus qu’il ne les explique, donne un aperçu plutôt superficiel mais constitue, au final, une agréable invitation au voyage.
Jusqu’au 31 octobre, Centre culturel Abbaye de Daoulas, 21 rue de l’Église, 29460 Daoulas, tél. 02 98 25 84 39, tlj de 10h à 19h.
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Une invitation au voyage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°85 du 11 juin 1999, avec le titre suivant : Une invitation au voyage