Sépharades - Pierre de Gigord a constitué l’une des plus importantes collections de photographies sur l’Empire ottoman.
Son don, au Musée d’art et d’histoire du judaïsme, de près de 400 photographies et documents, est l’opportunité d’une exposition passionnante sur Salonique au tournant du XXe siècle. La ville, avant d’être conquise par les Grecs, en 1912, et de reprendre le nom de Thessalonique, est une cité portuaire ottomane peuplée majoritairement de Juifs. D’où son surnom de « Jérusalem des Balkans ». Romaniotes, Ashkénazes mais surtout Sépharades y vivent aux côtés des communautés turques, grecques, bulgares, arméniennes et sabbatéennes. Les images collectées par Pierre de Gigord, émanant surtout de deux photographes locaux, Paul Zepdji et Ali Eniss, témoignent de la diversité ethnique de la ville, mais aussi de sa transformation urbanistique et économique au cours des années 1870-1920. À la fin du XIXe, Salonique est la ville industrielle et ouvrière la plus importante de l’Empire ottoman. Ravagée par deux incendies (en 1890 et en 1917), la cité a vu sa physionomie évoluer tandis que le rattachement de Salonique à la Grèce, en 1912, a provoqué une importante migration de la population juive. La grande rivalité entre juifs et grecs orthodoxes dans les domaines du commerce et des banques eut raison de leur départ. Le découpage chronologique de l’exposition, couplé à des textes explicatifs d’une grande clarté, permet de suivre l’histoire complexe d’une communauté qui verra ses quartiers historiques, archives communales et plus de trente synagogues disparaître sous les flammes du grand incendie de 1917, avant d’être persécutée et déportée vers Auschwitz en 1943.
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Une cité cosmopolite dans l’empire Ottoman
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : Une cité cosmopolite dans l’empire Ottoman