La série Fait de Sophie Ristelhueber prend une salle entière de l’exposition « Conflict, Time, Photography ».
L’installation aux murs des soixante et onze vues aériennes ou au sol des traces de la guerre du Koweït dans le désert, sept mois après le conflit, ne laisse personne indifférent. Sur le cartel informatif qui accompagne cette série emblématique de son œuvre, l’auteure conclut toutefois par ces mots : « Pour moi ce travail n’est pas de l’information, ni un travail sur la guerre. Il s’agit seulement d’un travail sur nos stigmates. » Cette précision Sophie Ristelhueber la rappelle régulièrement afin de prévenir tout malentendu ou contresens que cette série réalisée en octobre 1991 a généré depuis : « Je ne suis pas photographe, ni journaliste. » Ce propos, les autres auteurs exposés l’ont exprimé chacun à leur manière. « Conflict, Time, Photography » est la énième exposition sur le traitement de la guerre par l’image, mais la force de son propos tient justement à son découpage par le temps écoulé entre la prise de vue et la date du conflit, et au positionnement choisi par tel auteur face à l’événement, que ce dernier se soit produit quelques instants ou décennies auparavant. Des images de Toshio Fukada du nuage de la bombe d’Hiroshima un peu moins de vingt minutes après son explosion aux derniers travaux de Chloé Dewe Mathews sur les lieux où ont été fusillés les soldats pour rébellion ou désertion durant la Première Guerre mondiale : l’exposition se veut « une alternative aux notions familières du reportage de guerre et du photojournalisme ». En choisissant des auteurs comme Sophie Ristelhueber, Luc Delahaye, Shomei Tomatsu, Jerzy Lewczynski, Simon Norfolk…, elle montre en quoi l’efficacité et/ou l’ambiguïté de l’image leur sont utiles et les distinguent.
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Une autre vision des conflits
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Abonnez-vous dès 1 €Tate Modern, Bankside, Londres (Grande-Bretagne), www.tate.org.uk
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°676 du 1 février 2015, avec le titre suivant : Une autre vision des conflits