Réunir en un même lieu quelques-unes des expérimentations phares de l’univers du gonflable (art, design et architecture), c’est le pari du Centre Pompidou, à Metz, avec cette exposition intitulée « Aerodream.
Architecture, design et structures gonflables ». Le parcours, qui réunit dessins, photographies, maquettes, films et œuvres d’art, se concentre sur une décennie particulière : 1963-1972. Certes, dès la fin des années 1950, des artistes comme Piero Manzoni, Otto Pienne ou le Gruppo T – « l’hydre gonflable » Grande Oggetto Pneumatico est ici réactivée pour l’occasion – s’emparent en pionniers de cette technique pour réaliser une multitude d’œuvres et installations, parfois monumentales, comme celle déployée dès l’entrée du musée. Suivront, plus tard, Christo, Josep Ponsati, Terradas ou Panamarenko. L’œuvre la plus amusante, critique non dissimulée du minimalisme, n’est autre que cette pièce d’Iain Baxter, Pneumatic Judd, version « gonflée » d’un opus de… Donald Judd. Cette technique du gonflable de tardera pas à s’insinuer dans le domaine de l’architecture, aidée, notamment, par les expérimentations des industries et de l’armée, toujours à l’avant-garde du développement des matériaux et de leurs applications. Ainsi, dans les années 1960, moult architectes (Hans Hollein, Coop Himmelblau et Haus-Rucker-Co en Autriche, Richard Buckminster Fuller aux États-Unis, le groupe Archigram et Cedric Price au Royaume-Uni, Frei Otto en Allemagne…) développent quantité de projets de « bâtiments sans fondations » ou d’objets loufoques. Point d’orgue : l’Exposition universelle d’Osaka, en 1970. Le gonflable s’offre alors une scène internationale et le Japon, des pièces-maîtresses, tel le pavillon Fuji signé Yutaka Murata. Le gonflable envahit aussi les intérieurs et stimule les designers : Verner Panton déploie l’assise Inflatable Stool, le trio De Pas, D’Urbino & Lomazzi le fauteuil Blow et Quasar Khanh la chauffeuse Apollo. La dernière section exhibe quelques réalisations récentes, tel le projet Bubble de l’agence Diller & Scofidio/Renfro pour le Hirshhorn Museum, à Washington (2011) : une extension gonflable qui vient s’apposer sur la cour intérieure, la transformant illico en espace couvert temporaire.
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Une architecture plutôt gonflée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°742 du 1 mars 2021, avec le titre suivant : Une architecture plutôt gonflée