Si la manifestation brésilienne est l’une des rares biennales d’art contemporain du continent américain (avec celle du Whitney Museum de New York), on peut dire que le public le lui rend plutôt bien. Avec une fréquentation de 670 000 visiteurs pour la précédente édition, l’exposition monumentale fut même la plus courue de par le monde en 2002. Et pourtant São Paulo apparaît souvent comme une sous-Venise centrée sur la création sud-américaine.
Ce qui est loin d’être le cas, tant les représentations nationales des principales régions de la planète (à l’exception notable des États-Unis) font le voyage dans l’hémisphère Sud, avec souvent une sélection plus fraîche que celle proposée au rendez-vous italien. C’est ainsi que la France avait pu montrer en 2002 le tandem Jean-Luc Moulène/Anri Sala, orchestré par Corinne Diserens, l’actuelle et très active directrice du musée des Beaux-Arts de Nantes. Pour cette vingt-sixième édition, c’est au tour de Melik Ohanian (dont l’Island of an Island, une installation aussi perceptive qu’elliptique donnait il y a deux ans une autre dimension poétique aux frigides salles du nouveau Palais de Tokyo) d’endosser le maillot tricolore.Côté belge et allemand, avec Christine Felten et Véronique Massinger d’un côté et Thomas Demand de l’autre, la sélection apparaît beaucoup plus frileuse, même si l’on retrouve par ailleurs trois artistes importants de ces deux pays, lesquels font partie d’un choix de plasticiens directement invités par la Biennale : Luc Tuymans, Neo Rauch et Thomas Struth. Au sein du pavillon de la Biennale, conçu par Oscar Niemeyer, la proposition de Lars Mathisen est sans doute une des plus intéressantes qui soit. L’artiste danois a installé une navette spatiale dans laquelle le visiteur trouve des documents télévisés et sonores l’invitant à réfléchir sur le degré de subjectivité qu’un humain d’aujourd’hui peut trouver dans le flot des mass media. Un propos plutôt en phase avec la thématique de la Biennale : les no man’s land.
26e Biennale d’art contemporain, SÁO PAULO (Brésil), Parque Ibirapuera, tél. 55 11 574 5922, 25 septembre-19 décembre.
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Une 26e Biennale sur le territoire de l’expérimentation
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°564 du 1 décembre 2004, avec le titre suivant : Une 26e Biennale sur le territoire de l’expérimentation