« Le rêve est une seconde vie », écrit Gérard de Nerval dès les premières lignes d’Aurélia.
Les chemins sont nombreux qui y conduisent. Ils puisent leurs racines dans la réalité, entraînant le rêveur à l’expérience de l’irréel. Des aléas et des surprises d’un tel parcours, l’exposition estivale du musée Paul Dini tente d’explorer les pistes ouvertes par quelques artistes contemporains. Imagination, évasion, métamorphose, révélation, illusion, il y va de protocoles et de moyens très divers tant l’accès au rêve ne requiert aucune recette particulière sinon celle que l’on s’invente.
Peu importe si Philippe Favier, Gordon Hart, Isabelle Jarousse, Frédéric Khodja, Kacem Noua, Samuel Rousseau et Éric Roux-Fontaine ne partagent rien en commun. Ce qui les rassemble ici n’est pas en amont mais en aval de leur démarche dans un monde projeté où, à l’appui de leur expérience du réel, ils invitent le spectateur à se laisser emporter. Un monde imprévisible où chacun peut s’investir librement à la recherche de soi ou de l’autre, d’un idéal ou d’un absolu.
Se faisant happer par le jeu des artistes, celui-ci se laissera bercer par l’étrangeté d’une fiction, celui-là filera dans l’effraction d’un paysage, cet autre s’abandonnera aux délices de l’inconnu et ce dernier sombrera dans le cosmos. Si le rêve a cette qualité supérieure de faire que le « moi, sous une autre forme, continue l’œuvre de l’existence » (Gérard de Nerval), c’est justement parce qu’il en appelle à un principe fondamental d’irréalité.
« Irréel, de la réalité au rêve », musée Paul Dini, 2, place Faubert, Villefranche-sur-Saône (69), www.musee-paul-dini.com, jusqu’au 21 septembre 2008.
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Un pied dans l’irréel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°604 du 1 juillet 2008, avec le titre suivant : Un pied dans l’irréel