Un momument de papier

Destiné à perpétuer le souvenir de cette aventure extraordinaire, l’ouvrage, ordonné en trois parties – Antiquités, État moderne et Histoire naturelle – est le résultat d’une enquête très approfondie dans les domaines géographique, scientifique, économique et ethnologique.
Pour célébrer le bicentenaire de son édition, le musée de l’Armée réunit une soixantaine d’œuvres, d’objets, d’aquarelles, de dessins, de tirages, de sculptures et de manuscrits qui rendent hommage au travail impressionnant qui a été réalisé par les auteurs du livre et les deux cents graveurs qui ont œuvré pour reproduire leurs dessins. Les planches gravées (cent quatre-vingt-six au total), notamment celles en couleur, font partie des plus beaux témoignages. Gravées à l’eau-forte et au burin, elles ont nécessité, à cause de leurs dimensions inusitées qui dépassaient parfois le mètre de hauteur, la construction de nouvelles formes et cuves pour la fabrication du papier et exigé la réalisation de nouvelles presses capables d’imprimer ces images. « À la différence de l’accrochage de l’Institut du monde arabe consacré à Napoléon et l’Égypte, cette exposition est dédiée entièrement à ce monument de sept mille pages qui est à lui seul un événement dans l’histoire de l’édition », explique Yves Laissus, commissaire de l’exposition.
Si vous vous rendez sur les lieux, profitez-en pour découvrir les toutes nouvelles salles du Département moderne « De Louis XIV à Napoléon III », qui viennent de rouvrir après trois ans de fermeture. Ce sont ainsi 3 700 m2 sur deux étages qui ont été modernisés et réaménagés entièrement. Cette fois, il ne s’agit plus de montrer le plus possible d’objets, mais de « mieux présenter chaque objet en le rendant compréhensible par tous », soulignent les organisateurs.