La première chose qui frappe en pénétrant dans les Abattoirs est un sentiment de clarté, de netteté. Ce n’était pas gagné d’avance.
Fêter avec un an de retard les 30 ans des Fonds régionaux d’art contemporain – les Frac – en proposant dans un même lieu une ambitieuse manifestation réunissant vingt-trois expositions avec un seul dénominateur commun – présenter des œuvres issues de chacun des vingt-trois Frac –, le pari était risqué. Il est gagné. Cette « exposition d’expositions » souligne la diversité et les identités particulières revendiquées par chacun des Frac. Et comme c’est « tendance » aujourd’hui, chaque Frac a proposé à un ou plusieurs artistes de revêtir des habits de commissaire d’exposition. « Nessun oggetto e’ innocente » (« Aucun objet n’est innocent »), l’exposition du Frac Corse diligentée par l’artiste Hugues Reip, surprend par ses troublantes ombres portées matiéristes et arbitraires, sans aucune relation avec une lumière « réelle ».
Un autre Frac insulaire, celui de l’île de La Réunion, propose un espace à mille lieux des poncifs métropolitains. Ouf, l’art contemporain n’est peut-être pas aussi mondialisé et uniforme que l’on pourrait le craindre ! Chaque Frac offre son parti pris, tantôt bouillonnant d’énergies cathodiques (Frac Paca), tantôt focalisés sur des sujets bien circonscrits, par exemple l’architecture au Frac Centre. Après trente et un ans d’existence et alors que les budgets d’achat d’œuvres se sont rétrécis comme peau de chagrin au profit des budgets de fonctionnement [lire L’Œil n° 648), cette exposition convainc des richesses incontestables des collections de ces structures en quête d’un nouveau souffle.
Les 30 ans des Frac, c’est enfin un accès aux 26 000 œuvres conservées grâce au portail www.lescollectionsdesfrac.fr. À voir également jusqu’en janvier 2014, dans trente gares réparties sur tout le territoire hexagonal, les présences discrètes ou ostentatoires d’œuvres contemporaines proposées par les Frac. Sans perdre de vue que beaucoup reste à explorer. Plus de 80 % des artistes professionnels affiliés à La Maison des artistes, c’est-à-dire cotisant à la Sécurité sociale des artistes plasticiens, n’ont jamais eu aucune œuvre achetée par un Frac.
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Un max de FRAC
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Abonnez-vous dès 1 €Les Abattoirs, 76, allées Charles-de-Fitte, Toulouse (31), www.lesabattoirs.org et www.frac-platform.com.
« 30 gares, 30 ans d’art contemporain », www.gares-conexions.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°662 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : Un max de FRAC