Quelque chose entre hypersculptures et son et lumière. Quand Yann Kersalé s’installe à la Fondation EDF, ça frappe spectaculaire et un poil narratif. Et de l’ode bretonne à la moquette parisienne, la transposition a un peu de mal à convaincre.
Acte I : Été 2011, Kersalé installe sept mises en lumière, du phare de l’île Vierge à la Zac de la Courrouze à Rennes, de l’océan intact à la bruyante civilisation de l’image. Avec l’énergie et le sens du site qu’on lui connaît, le Breton s’enfonce dans les terres, abandonnant son « début du monde » derrière lui, façon Petit Poucet. Dans les pas du Land Art, le matériau lumière de Kersalé embrase les pierres rondes du Chaos du diable, allume des fonds sous-marins, azure un phare ou trace une subtile dorsale de tiges souples et incandescentes sur une bande de sable mat.
Acte II : Hélas, là où l’autorité des sites naturels dégraisse relativement les ardeurs scénographiques de l’artiste, la transmutation de ces installations in situ en installations domestiquées à Paris s’empêtre dans la surenchère de signes : lumières projetées, images organiques, spectres rouge organique, vert mousse, bleu minéral, climat tellurique, son aquatique, effet kaléidoscopique, miroirs, fines bandes verticales ou gros bubon gonflable, doubles titres et même dédicaces, on frise l’overdose. Sans compter le film qui vient – spectaculairement – documenter les installations bretonnes et mettre à plat la mise en abyme voulue à Paris. Sans doute généreux, mais littéral, et à deux doigts du parc à thèmes.
Espace Fondation EDF, 6, rue Récamier, Paris-7e, http://fondation.edf.com
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Un Kersalé un peu trop dosé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Un Kersalé un peu trop dosé