Les grandes expositions suscitent des moissons plus ou moins importantes de livres. Le cas de Corot est particulier puisque le commissaire de l’exposition, Vincent Pomarède, seul ou en collaboration, n’en signe pas moins de cinq.
Il est, bien sûr, avec Gary Tinterow et Michael Pantazzi, l’un des auteurs du catalogue (éditions de la RMN, 380 F). Avec son épouse et son assistant, il publie dans la collection Découvertes-Gallimard (176 p., 87F) un volume qui s’apparente à l’ABCdaire (102 p., 59 F) que publient les éditions Flammarion, pour lequel il s’est assuré de la complicité d’Olivier Bonfait. Une monographie paraît chez le même éditeur (256 p., 495 F), tandis que les éditions du Chêne publient elles aussi un Corot, co-signé Gérard de Wallens et Vincent Pomarède (144 p.,198 F). Il faudrait encore mentionner le CD-Rom et la vidéo édités par la RMN et les hors séries.
Déontologiquement, cette prolixité sans précédent est équivoque. Scientifiquement et intellectuellement, elle est aberrante et débilitante. On ne voit pas comment les éditeurs et les lecteurs pourraient se réjouir d’une telle guerre de position livrée avec un seul soldat, quelles que soient ses compétences et ses intentions. S’il est vrai que, depuis Germain Bazin et Hélène Toussaint, les historiens français se sont peu intéressés à Corot, après le Corot en Italie de Peter Galassi (268 p., 250 F) que rééditent les éditions Gallimard, restait par exemple à traduire le livre de Michael Clark ou à solliciter de nouvelles études qui auraient rompu cette "pensée" unique. On découvrira avec plaisir la Correspondance, éditée par Petra Ten-Doesschate Chu, publiée elle aussi chez Flammarion (576 p., 245 F).
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Un commissaire prolifique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°23 du 1 mars 1996, avec le titre suivant : Un commissaire prolifique