Ange Leccia est de retour à la Villa Médicis, où il a été pensionnaire entre 1981 et 1983. Il s’est replongé dans les images physiques d’un passé mythologique – les statues des Niobides ornant les jardins de l’Académie de France à Rome – pour en tirer plusieurs images vidéo, qui sont autant d’\"arrangements\" à la manière de variations musicales.
ROME - Les œuvres qu’Ange Leccia projette aujourd’hui sur les murs de la galerie d’exposition de la Villa Médicis sont des images vidéo de détails, de regards, de gestes – en un mot, de l’"âme" – de plusieurs des statues exposées dans les jardins de l’Académie de France. Elles appartiennent principalement au groupe des Niobides, les quatorze enfants de Niobé tombés sous les flèches d’Apollon et d’Artemis. La légende veut que la mère éplorée ait continué de pleurer sa progéniture, métamorphosée en rocher d’où jaillisait une source. Ces transformations successives de la chair en pierre, puis en eau, et enfin en pure lumière, créent un univers dématérialisé, éthéré, où l’on devine la pensée de l’artiste. Passer à travers ces présences évanescentes, qui respirent et palpitent miraculeusement, c’est être confronté à un thème central de l’histoire de l’art : la volonté, tel Pygmalion, de donner vie aux statues.
ANGE LECCIA, Villa Médicis, Piazza Trinitá dei Monti, Rome, tél. (06) 67611, jusqu’au 25 février.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Un Ange passe chez les Niobides
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : Un Ange passe chez les Niobides