Trésors révélés d’une bibliothèque

Ainsi, le désir qui a toujours animé cette mécène de faire se rencontrer les créateurs en tous genres se matérialise dans ce « musée sentimental », qui devient pour un temps le cœur de sa bibliothèque d’art moderne représentée à plusieurs reprises dans les salles par d’immenses photographies. Sur les cimaises et dans les vitrines se noue un dialogue subtil  entre les maîtres de l’art moderne et les poètes et écrivains célèbres : ainsi des douze superbes eaux-fortes originales de Braque illustrant L’Ordre des oiseaux, le recueil de poèmes de Saint-John Perse, plusieurs compositions en couleurs de La Fin du monde filmée par l’Ange N. D., fruit de l’intense collaboration entre Fernand Léger et Blaise Cendrars, et les collages fantasques intitulés Les Malheurs des immortels révélés par Paul Éluard et Max Ernst. Ou encore des poèmes de René Char illustrés de trois eaux-fortes par Henri Laurens. La dernière salle présente huit aquarelles originales de Fernand Dubuis, lumineuses mosaïques  peintes sur les pages d’un recueil en huit exemplaires de Jean Tardieu, C’est-à-dire, dédicacé par les auteurs : « Pour Madame Gruner, protectrice des Arts et des Lettres ».