Transparences de l’estampe

Un choix dans les collections de la Bibliothèque nationale

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1997 - 363 mots

Grâce au dépôt légal, les collections d’estampes de la Biblio­thè­que nationale s’enrichissent régulièrement des créations contemporaines. Sur le thème de la transparence, Emmanuel Pernoud propose un choix qui montre la vitalité parfois méconnue de ce secteur.

PARIS - Comme tous les éditeurs de littérature générale, les imprimeurs-éditeurs d’estampes sont assujettis au dépôt légal, procédure qui permet l’enrichissement constant des collections. Si certains s’y dérobent parfois, les artistes eux-mêmes finissent par en comprendre tout l’intérêt puisqu’il ne s’agit pas seulement de conserver les œuvres mais d’entreprendre également un travail d’archivage scientifique et de diffusion. Deux expositions vont permettre au public de découvrir la richesse généralement mésestimée de cette production artisanale : les livres d’artistes, de mai à juillet 1997, et les estampes, gravures et lithographies jusqu’à fin février.

Près de cent vingt œuvres d’une trentaine d’artistes sont réunies Galerie Colbert sur le thème de la transparence, mettant en valeur plusieurs aspects primordiaux de l’estampe. Le premier concerne la diversité des artistes qui y ont recours, quelle que soit la nature de leur pratique artistique. C’est notamment le cas des sculpteurs ou "installateurs" comme Erik Dietman, Jaume Plensa ou Christian Boltanski, ce dernier ayant développé une importante activité éditoriale. La gravure ou la lithographie ne répondent pas toujours de manière évidente à leur projet : c’est aussi ce qui fait l’intérêt des solutions originales qu’ils sont contraints de mettre au point.

Renouvellement de l’estampe
Le deuxième aspect important tient précisément dans l’étroite collaboration entre l’artiste et l’imprimeur, qui doit parfois faire face à des projets difficilement réalisables techniquement. Matériaux inhabituels, recherches d’effets complexes : le renouvellement de l’estampe est à ce prix, conduisant les ateliers (ceux de Magi Baleta, Franck Bordas, Alain Buyse, Item, Lou­courrière-Frélaut, Eric Seydoux ou Michael Woolworth) à des prouesses dont on verra ici quel­ques exemples. Robert Barry, John Cage, Philippe Cognée, Jean-François Lacalmontie, Mark Luyten, Jean-François Maurige, José-Maria Sicilia, parmi d’autres, montrent avec leurs expérimentations que, loin d’être un terrain en friche, l’estampe recèle au contraire de nombreuses possibilités, dont la transparence rend compte à la fois concrètement et théoriquement.

EN FILIGRANE, UN REGARD SUR L’ESTAMPE CONTEMPORAINE, jusqu’au 28 février, Bibliothèque nationale, Galerie Colbert, tlj sauf dimanche 12h-18h30. Catalogue par Emmanuel Pernoud.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Transparences de l’estampe

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