Une quinquennale dédiée à l’art indigène international ? L’idée semble osée tant elle prend le risque d’enfermer toute une frange d’artistes qu’on pourrait avoir tendance à amalgamer avec des pratiques brutes ou folkloriques dès lors qu’ils sont catalogués « autochtones ».
Nul péril ici, car le choix de quelque cent cinquante pièces produites par quatre-vingts artistes est plutôt de bon niveau avec des œuvres acquises au cours des cinq dernières années par le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa.
Il est tout de même surprenant de trouver dans la sélection des créations des Mexicains Teresa Margolles, Abraham Cruzvillegas et Daniel Guzman, jusqu’ici « simplement » contemporains. L’« étiquette » indigène est-elle une si bonne idée ? Au cœur des débats au Canada, la reconnaissance des premières nations semble néanmoins au centre des pratiques et même de revendications lorsqu’on se confronte aux œuvres de Nadia Myre sur l’Indian Act, aux cicatrices de l’histoire de Rebecca Belmore ou encore aux tableaux transgenres de Kent Monkman.
À cette forte et légitime représentation nord-américaine, s’ajoutent des artistes Suomi de Laponie, des Latino-Américains, des artistes de Taïwan, d’Australie, d’Inde ou encore du Japon. L’équipe curatoriale du musée s’est entourée de conseillers afin de mener un vrai travail de fond qui charpente l’exposition et le catalogue afin de pallier les raccourcis et d’éviter les poncifs. L’entreprise est donc à encourager, car elle a le mérite de faire réfléchir à ces labels identitaires qui ne cessent de se renforcer à mesure que la globalisation devient inhumaine.
Musée des beaux-arts du Canada, 380 Sussex Drive, Ottawa, www.gallery.ca
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Tous indigènes !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°659 du 1 juillet 2013, avec le titre suivant : Tous indigènes !