Paris n’a pas toujours été la capitale des arts. De 1470 à 1527, Tours a été le creuset d’une production artistique des plus brillantes où se sont mêlés savamment les derniers feux du gothique et les influences italiennes, mais aussi flamandes.
Les conditions étaient alors réunies pour faire éclore un art singulier : la présence de la cour royale, installée dans le Val de Loire depuis Charles VII, mais aussi celle d’artistes talentueux, dans la lignée du célèbre enlumineur Jean Fouquet puis de ses fils. Le sculpteur Michel Colombe ou l’étonnant peintre Jean Poyer, qui s’est probablement rendu en Italie – et dont le travail est redécouvert depuis une dizaine d’années par les historiens de l’art –, firent ainsi partie des artistes capables de répondre avec brio aux désirs de commanditaires avides de nouveauté, goût entretenu par le début du « mirage italien » des expéditions lancées par Charles VIII. Les choses changeront en 1527. À son retour de captivité de Madrid, où il était détenu suite à la défaite de Pavie, le roi François Ier décidera de se réinstaller en Île-de-France : c’est donc à Fontainebleau que pourra éclore la Renaissance française.
L’exposition du Musée des beaux-arts de Tours se consacre donc à cette « pré-Renaissance » des arts. Plusieurs acquisitions récentes – et de très haut vol – du musée, dont deux panneaux de Jean Bourdichon, l’enlumineur des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, mais aussi une exposition du Grand Palais consacrée aux années 1500 (« France 1500 », en 2010), ont procuré à une équipe de spécialistes l’occasion de rouvrir le dossier de cette période charnière de l’histoire de l’art. Une myriade de prêts, peintures, enluminures, sculptures ou vitraux a permis de réunir des pièces d’exception, dispersées dans des musées français ou étrangers, mais aussi dans des monuments historiques de la région, tel le Retable du Liget, peint par Poyer, conservé au château de Loches.
Ces monuments où il faudra prolonger le parcours pour découvrir l’art majeur de cette période : l’architecture, support clé du syncrétisme entre ces différentes influences, qui sera à l’origine de la singularité de l’art de la Renaissance française.
« Tours 1500, capitale des arts », Musée des beaux-arts, 18, place François-Sicard, Tours (37), www.tours.fr
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À Tours, en 1500
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : À Tours, en 1500