Le cinéma s’invite au Centre national du costume de scène (CNCS) avec la nouvelle exposition orchestrée par le duo complice formé par Martine Kahane, ancienne directrice du CNCS, et Noëlle Giret, ancienne conservatrice des arts du spectacle à la BNF.
Sur scène comme à l’écran, le pouvoir semble n’avoir que deux visages : noir et cruel ou décadent et grotesque, quand sa démesure confine à la parodie. Le bal des puissants s’ouvre sur la cour sombre et « toujours en deuil » de Louis XIV dans l’opéra Atys, œuvre de Lully qui a inspiré le chef d’orchestre William Christie. Il s’achève avec le film Les Adieux à la reine : le vert acide de la robe de la duchesse de Polignac sonne comme une fin de partie pour une cour au bord de la Révolution.
Revendus ou détruits, les costumes du 7e art ne sont conservés qu’au prix des efforts de la Cinémathèque française et du Musée Gaumont. De ces deux collections proviennent les ensembles des deux productions du réalisateur Luc Besson présentées dans l’exposition : Jeanne d’Arc, qui offre le visage classique du pouvoir absolu, et Le Cinquième Élément, où s’affrontent ceux de la police, des médias et des trafiquants. Des trésors ont parfois survécu, comme le costume du duc de Guise du film de Charles Le Bargy et André Calmettes réalisé en 1908.
Sur ces puissants qui nous gouvernent, le cadre de scène et la lentille de caméra agissent comme des miroirs déformants et cruels. Ainsi, sur la cour du tsar russe de l’opéra Boris Goudounov, parée et dorée jusqu’à l’écœurement par Daniel Ogier pour l’opéra de Bordeaux et présentée dans la scène finale de l’exposition.
« Costumer le pouvoir », Centre national du costume de scène, route de Montilly, Moulins (03),www.cncs.fr
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Théâtre du pouvoir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°656 du 1 avril 2013, avec le titre suivant : Théâtre du pouvoir