PARIS
Le Louvre invite les visiteurs à voir autrement « La Joconde » grâce à la réalité virtuelle.
La grande absente de l’exposition « Léonard de Vinci » reste La Joconde. Pourtant installée à quelques dizaines de mètres du hall Napoléon, elle n’a pas fait le déplacement en raison d’un problème de place : 30 000 visiteurs viennent chaque jour la contempler alors que l’exposition temporaire ne peut en accueillir que 5 000 sur tous ses espaces. Allait-on priver les touristes d’un selfie avec le plus fameux portrait au monde ? Non, d’autant que les visiteurs de l’exposition temporaire ont, grâce à la réalité virtuelle, l’opportunité d’un véritable tête-à-tête avec le chef-d’œuvre de Léonard.
C’est la première initiative en réalité virtuelle du Louvre, une technologie qui s’invite petit à petit dans les musées d’art. Déjà en 2017, le groupe taïwanais HTC Vive – qui développe le projet du Louvre – invitait les visiteurs de la Tate Modern, à Londres, à une visite virtuelle de l’atelier d’Amedeo Modigliani. Et en France, l’exposition « Monet – Clemenceau : une amitié » du Musée de l’Orangerie proposait fin 2018 une immersion dans Les Nymphéas. Des initiatives qui devraient se multiplier, tant la médiation numérique a pris une place importante dans la stratégie des musées.
Au Louvre, l’expérience fait redécouvrir La Joconde, de manière assez technique dans un premier temps : on visualise ainsi les 30 couches de peintures qui produisent l’effet de sfumato, ou encore une fissure en haut de la toile, qui d’ordinaire reste invisible derrière la vitre blindée et la foule des touristes. La réalité virtuelle devient ensuite une invitation onirique : on découvre Mona Lisa sous sa loggia, et l’on plonge dans cet arrière-plan énigmatique que l’historien de l’art Daniel Arasse appelait « un paysage des origines ».
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°532 du 1 novembre 2019, avec le titre suivant : Tête-à-tête virtuel avec Mona Lisa