Certains admirent ses décors pour les manufactures Lalique, dirigées par son père, et de porcelaine de Limoges Haviland, famille de son époux.
D’autres louent ses costumes et décors créés pour la Comédie-Française pendant trente-quatre ans. Quelques connaisseurs apprécient son œuvre peint. Les talents de Suzanne Lalique-Haviland, artiste hors pair et touche-à-tout, sont réunis au Musée Lalique qui inaugure, avec elle, sa première exposition temporaire depuis son ouverture le 2 juillet 2011.
Les premiers motifs dessinés par Suzanne ornent des boîtes à poudre, des flacons de parfum, des paravents et des textiles. Très vite, elle collabore avec son père qui l’associe en 1921 à la réalisation du décor pour le salon du paquebot Paris. À l’Exposition des Arts décoratifs de 1925, ses modèles pour la manufacture de Sèvres sont salués pour leur modernité. La décoratrice trouve son inspiration dans le japonisme à la mode (motifs de chrysanthèmes de la coupe Flora Bella), dans la géométrie de l’art déco (travail à l’émail noir sur le vase Nimrud) mais aussi dans le quotidien (tissu au motif de parasol). Un quotidien qui est aussi une source d’inspiration pour ses toiles dans lesquelles le jaune, le vert et l’orange éclatent sur des camaïeux de brun et de gris. Une palette audacieuse qu’elle transpose dans les costumes et les décors de la Comédie-Française. Point d’orgue de l’exposition, la voiture-salon du Côte d’Azur Pullman Express concentre ses talents et le savoir-faire des deux manufactures familiales, Lalique et Haviland, dans la création du service en porcelaine et du décor de panneaux de bois incrustés de bouquets en pâte de verre.
Ce parcours rapide dans l’œuvre foisonnante de Suzanne Lalique se prolonge volontiers dans l’exposition permanente, où l’on retrouve ses collaborations avec son père. Le catalogue de l’exposition réunit l’ensemble de ses créations, tant ses décors pour les porcelaines et verres que pour le théâtre et l’opéra, ainsi que des essais passionnants sur sa vie et sa carrière.
Musée Lalique, rue du Hochberg, Wingen-sur-Moder (67), www.musee-lalique.com
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Suzanne Lalique - Artiste plurielle
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°650 du 1 octobre 2012, avec le titre suivant : Suzanne Lalique - Artiste plurielle