« Il y a un prix pour l’or, mais le jade est sans prix. » Peu de minéraux, gemmes ou non, peuvent se targuer d’avoir envoûté l’humanité.
Toutes les civilisations, sur les cinq continents, ont travaillé le jade. Ce sont cependant les Chinois qui ont le plus excellé dans l’art de la taille de cette pierre, l’investissant de nombreux pouvoirs magiques et prophylactiques. Pour Confucius, « les sages de l’Antiquité comparaient la vertu au jade. Il est l’image de la bonté, parce qu’il est doux au toucher, onctueux ; de la prudence parce que ses veines sont fines, compactes et qu’il est solide ; de la musique, parce que par la percussion on en tire des sons clairs, élevés, prolongés et finissant d’une manière abrupte ; de la sincérité parce que son éclat n’est pas voilé par ses défauts ni ses défauts par son éclat […] ; du ciel parce qu’il ressemble à un arc-en-ciel ; de la terre parce que ses émanations sortent des montagnes et des fleuves. » Le Musée Guimet s’est associé au Musée national de Taipei, à Taiwan pour faire comprendre au public la fascination suscitée par cette pierre complexe – son nom générique regroupe trois minéraux distincts : la jadéite, la néphrite et le kosmochlor –, de l’Orient à l’Occident. Se déroule alors un parcours chronologique et géographique, de la Chine archaïque aux salons dorés du Musée chinois d’Eugénie à Fontainebleau. Après le sac du Palais d’Été de Pékin, en 1860, les généraux français offrirent à l’impératrice nombre d’objets précieux qu’elle présenta dans une partie du château de Fontainebleau, s’inscrivant dans la tradition de la collection royale de gemmes initiée par Louis XIV. Il est à regretter cependant que l’exposition s’achève avec le mouvement Art déco. Quitte à explorer le retour en grâce de cette pierre dans les années 1920, pourquoi ne pas pousser la réflexion jusqu’aux créations joaillières actuelles ? Car, au vu des résultats faramineux des ventes aux enchères de bijoux à Hong Kong, le jade continue d’exercer son magnétisme, en Asie et ailleurs.
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Sur les traces du jade
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Abonnez-vous dès 1 €Musée national des arts asiatiques – Guimet, 6, place d’Iéna, Paris-16e, www.guimet.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°697 du 1 janvier 2017, avec le titre suivant : Sur les traces du jade