Portraits, nus, fleurs, paysages, mode, publicité, clichés aériens, curateur, chantre des avant-gardes... L’Américain a combattu sur tous les fronts. Jusqu’à incarner le XXe siècle photographique.
Tout ce que nous faisons est le fruit de nos expériences. » Edward Steichen, l’auteur de ces mots, en sait quelque chose : peintre, photographe, galeriste, directeur artistique de Vogue et de Vanity Fair, conservateur, il fut un génial touche-à-tout.
Mais il restera surtout dans l’Histoire comme l’une des figures incontournables de la photographie. Né à la fin du XIXe siècle, il a traversé le xxe et connu toutes les avant-gardes (il décède en 1973). Disciple de Stieglitz, avec lequel il s’est jeté dans l’aventure de la photographie pictorialiste avec le groupe Photo Secession et la revue Camera Works – dont il signe le graphisme –, puis de l’art moderne avec l’ouverture de la Galerie 291, à New York, et la promotion de l’art européen en Amérique, offrant à Brancusi, Picasso et Matisse leurs premières expositions et leurs premiers succès outre-Atlantique, il n’aura de cesse de défendre la pratique photographique comme nouveau médium artistique.
« La famille des hommes »
L’exposition que lui consacre aujourd’hui le Jeu de Paume à Paris est sa première rétrospective européenne, et surtout un bel hommage à ce héraut de la photographie. Le public français pourra ainsi découvrir certains aspects plus méconnus du travail de Steichen, comme la photographie de mode, la photographie publicitaire et la photographie aérienne associée au reportage de guerre. Pour ces trois genres, Steichen a été précurseur, ouvrant la voie aux autres générations de photographes.
Employant toutes les opportunités qui lui sont offertes pour expérimenter de nouvelles techniques, de nouvelles approches, il en arrive tout naturellement à les mettre en scène, quand il prend la direction du département de photographie du Museum of Modern Art de New York. Il y marque durablement l’institution par l’organisation en 1955 de l’exposition « Family of Man » : cinq cents photographies, deux cent treize photographes de soixante-dix-huit nationalités différentes sont réunis pour célébrer la fraternité entre les peuples.
À la fin de sa vie, Steichen, retiré à Umpawaug, dans le Connecticut, filme tous les jours un des arbres de son jardin. Abandonnant les hommes, sujet qu’il n’aura eu de cesse de questionner, il laisse une autre passion reprendre le dessus : la nature.
Informations pratiques « Steichen, une épopée photographique », jusqu’au 30 décembre 2007. Commissariat”‰: W. A. Ewing, T. Brandow et N. Herschdorfer. Musée du Jeu de Paume, site Concorde, 1, place de la Concorde, Paris VIIIe. Métro”‰: Concorde. Ouvert tous les jours sauf le lundi. Du mardi au vendredi de 12”‰h à 19”‰h, les samedis et dimanches de 10”‰h à 19”‰h. Nocturne le mardi jusqu’à 21”‰h. Tarifs”‰: 6”‰€ et 3”‰€, tél. 01”‰47”‰03”‰12”‰50, www.jeudepaume.org
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Steichen, patron des photographes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : Steichen, patron des photographes