Splendeurs funéraires

FRANCFORT. Une centaine d’objets provenant des tombes chinoises de Nan Yue sont exposés pour la première fois en Occident, pour une escale unique à la Schirn Kunsthalle de Francfort. Ces pièces sont particulièrement représentatives de la grandeur et de l’opulence de ce royaume du sud de la Chine, fondé au IIIe siècle ap. J.-C. par Zhao Tuo, ancien général du premier empereur chinois Qin Shihuang qui avait pris son indépendance. La capitale de Nan Yue, Panyu, se situait non loin de l’actuelle ville de Canton, mais Zhao Tuo avait étendu son pouvoir sur le territoire correspondant aujourd’hui aux provinces du Guang-dong et du Guanxi, auxquelles s’ajoutait une partie de l’actuel Nord Viêt-nam. Les tombes de Nan Yue, célèbres pour leur richesse et recherchées en vain depuis le IIIe siècle ap. J.-C., n’ont été découvertes qu’en 1983. La tombe du roi Zhao Mo, successeur de Zhao Tuo entre 137 et 122 av. J.-C., avait alors été retrouvée par hasard sur le haut plateau de l’Éléphant, dans la province du Guangzhou. La sépulture comporte six chambres, destinées à accueillir quinze personnes : concubines, gardes, serviteurs et musiciens ont suivi Zhao Mo dans la tombe et ont été disposés dans les chambres entourant celle du souverain.

Un linceul de jade
L’exposition offre l’opportunité d’admirer une partie du mobilier funéraire royal, soit 115 pièces prélevées dans chacune des chambres : des objets en or et en argent, des instruments de musique, des vases en bronze, des céramiques, des ustensiles et des armes. Le linceul dont avait été revêtu le corps de Zhao Mo, composé de 2 951 plaquettes de jade assemblées par un fil de soie rouge, en constitue certainement le chef-d’œuvre.