Il faudrait remonter aux belles heures de la photographie du XIXe siècle pour trouver un pareil engouement. C’est un fait, la photo de voyage est redevenue très populaire. On peut s’interroger sur les raisons d’une telle popularité : besoin d’exotisme, de rêver à des ailleurs moins mornes, moins prévisibles que le quotidien boulot-métro-télé-dodo. Ou bien le problème du « droit à l’image », moins draconien que sous nos latitudes où il n’est plus possible de réaliser un document dans nos rues autrement qu’en flou anonyme... Bref, pour apercevoir ces fameux vrais gens que chacun courtise tant et plus, il faut désormais tourner le regard vers l’autre, le Péruvien, le Tibétain ou le naturel des Iles de la Sonde. Encore faut-il savoir regarder. Ce qui ressort des expositions proposées par les festivals de Biarritz et de Honfleur, c’est avant tout la capacité des auteurs à vivre à la première personne l’expérience du voyage. Le cliché n’a plus la même valeur documentaire un peu rigide (un peu suspecte aussi dans sa dimension colonialiste) qu’aimaient les amateurs d’il y a 100 ans. A cet égard, l’on se réjouira d’observer comment un Max Pam, présent à Honfleur, sait joindre au charme volatile de ses images la précision des mots, racontant les circonstances de la prise de vue. Double écriture qui n’est pas le souci de Jean Dieuzaide, dont le reportage au pays basque dans les années 50 s’affirme avec une belle et lumineuse évidence à Biarritz.
- BIARRITZ, Casino Espace Bellevue, tél. 05 59 23 08 82, 5-8 mai et HONFLEUR, Grenier à sel, rue de la Ville, tél. 02 31 89 23 30, 8-27 mai.
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Souvenirs de voyages
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Souvenirs de voyages