MONTREAL / CANADA
L’arrivée de Sophie Calle à Montréal a excité les grands médias à un tel point qu’elle fut même invitée à participer à la messe télévisuelle du dimanche soir.
C’est dire si l’exposition du Musée d’art contemporain était attendue. On est d’autant plus surpris par sa modestie – seulement deux œuvres – que Simon Starling se déploie en parallèle avec beaucoup plus de force et de pertinence. Sophie Calle n’est jamais aussi délectable que lorsqu’elle s’empare d’elle-même, qu’elle manipule son amour propre, déconstruit son personnage, déborde son intimité. À Montréal, ce sont deux projets extérieurs à elle qui ont été retenus, réalisés en 2010 et 2011 à l’occasion de la Biennale d’Istanbul. Touchants et sensibles, ils n’ont pas l’âme retorse des travaux égotiques. La Dernière Image (2010) se compose ainsi de triptyques rassemblant un portrait, une description et une image dont se souviennent les sujets photographiés qui ont pour point commun d’être devenus aveugles brutalement. Le dispositif semble un peu perdu lui-même, flottant sur les murs. Un flottement parfaitement assumé en revanche dans la multiprojection théâtrale de Voir la mer (2011) qui dévoile des homme, des femmes et des enfants découvrant la mer pour la première fois. Longtemps, le spectateur ne voit que leur nuque, projette des émotions avant de découvrir les visages. Sophie Calle se fait confesseur visuel, subtilisant quelques bribes d’émotion pour les orchestrer sur grands écrans. Non, décidément, c’est la Sophie Calle qui retravaille sa propre image qui reste la plus convaincante.
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Sophie Calle et ses images
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Abonnez-vous dès 1 €« Sophie Calle » et « Simon Starling », Musée d’art contemporain de Montréal, 185, Sainte-Catherine Ouest, Montréal (Canada), www.macm.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°678 du 1 avril 2015, avec le titre suivant : Sophie Calle et ses images