Deux artistes sont présentés simultanément à la galerie Xippas. Un peintre, Philippe Segond, originaire de Marseille, et Koen Theys, un vidéaste qui vit et travaille à Bruxelles. Leurs œuvres sont totalement dissemblables. Autant la peinture de Segond prête à la rêverie et à l’émotion, autant le travail de Theys conserve une odeur de souffre et de scandale. Philipe Segond offre des parcelles d’une peinture qui n’existe pas. Les œuvres se présentent sur des modules aux formats identiques de 37 cm2. Ces polyptyques dont les titres sont souvent Détails sont travaillés dans une même gamme colorée en fonction de la série ; bout à bout, ils prennent un aspect monumental. Sur chaque petit format, Segond répète un même geste, rapide, maîtrisé, une caresse plus ou moins appuyée
de peinture, rehaussée par un balayage au pistolet qui donne un aspect satiné à ces fragments.
Une grande place est laissée à l’aléatoire : des craquelures, des brûlures continuent d’évoquer une présence solaire plus liée à des souvenirs d’icônes qu’à un paysage à proprement parler. Au rez-de-chaussée, avec le travail de Koen Theys, c’est une autre ambiance. Deux vidéos projetées sur d’immenses supports proposent des parodies d’images que l’artiste s’approprie pour les transformer. Des photographies démultipliées d’Hitler de 1927 sont travaillées par des effets de morfing et de superpositions pour donner naissance à une chorégraphie burlesque et inquiétante.
Une autre pièce, Mouvement académique, impose des corps élastiques qui se multiplient et se reconstruisent pour passer de la pose du discobole à des amas de chairs. L’académisme de l’histoire de l’art prend ici une dimension troublante.
- PARIS, galerie Xippas, 108, rue Vieille-du-Temple, tél. 01 40 27 05 55, 9 février-9 mars.
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Segond/Theys, œuvres antinomiques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°533 du 1 février 2002, avec le titre suivant : Segond/Theys, œuvres antinomiques