Le Musée Cognacq-Jay présente sa collection de dessins du XVIIIe siècle à l’occasion de la publication du catalogue raisonné de cet ensemble.
PARIS - Présentées depuis 1990 au sein de l’hôtel Donon, à Paris, les collections du Musée Cognac-Jay renferment, outre les peintures, sculptures, objets d’art et mobilier du XVIIIe siècle, un ensemble de cent vingt-six dessins (pastels compris) parmi lesquels de nombreuses scènes de genre. À l’occasion de la parution du catalogue raisonné de ce fonds, l’institution parisienne en révèle aujourd’hui les plus belles feuilles aux côtés d’acquisitions réalisées depuis une quinzaine d’années. « À la collection initiale léguée il y a quatre-vingts ans par Ernest Cognacq, sont venus s’ajouter plus de quarante dessins », précise ainsi, dans la préface au catalogue raisonné, son auteure, Thérèse Burollet. « Certes, quelques œuvres incertaines ont rejoint les erreurs [d’attribution] commises par le donateur ou ses conseillers ! Cependant plusieurs groupes d’acquisitions en renforcent différents aspects ». Et de citer les paysages d’Aignan-Thomas Desfriches (1715-1800) ou les scènes de genre de Jean-Baptiste Leprince (1734-1781).
Concis et soigné, circonscrit aux deux premières salles du musée, le parcours débute sous les aus-
pices de Jean-Antoine Watteau (1684-1721) avec une série de sanguines et feuilles exécutées aux trois crayons. Ainsi de l’Étude pour l’« Enseigne de Gersaint », l’un des seuls croquis conservés ayant servi à la réalisation, en 1720, du célèbre tableau. Lui succède Honoré Fragonard, dont sont exposés divers dessins en couleurs telle L’Heureuse famille (1775-1777), réalisée d’après la toile éponyme de forme ovale conservée à la National Gallery of Art de Washington. Sont ensuite accrochées les scènes de genre à la gouache et à l’aquarelle de la main des petits maîtres du XVIIIe siècle : Jean-Baptiste Leprince, mais aussi Pierre Antoine Baudouin (1723-1769), Nicolas Lavreince (1737-1807), Jean-Baptiste Huet (1745-1811) ou encore Jean-Baptiste Mallet (1759-1835). Adoptant un style libre et léger, ce dernier signe une série de scènes intimistes prenant place au cœur de la bourgeoisie de la fin de l’Ancien Régime. Jean-Michel Moreau, dit « Moreau le Jeune » (1741-1814) et Huet livrent quant à eux des scènes pastorales et paysages champêtres, illustrant une autre facette de cette collection entièrement dévolue aux artistes du Siècle des lumières.
Jusqu’au 13 juillet, Musée Cognac-Jay, hôtel de Donon, 8, rue Elzevir, 75003 Paris, tél. 01 40 27 07 21, tlj sauf lundi, 10h-18h.
Site internet : www.cognac-jay.paris.fr
Thérèse Burollet, Pastels et dessins. Catalogue des collections du Musée Cognac-Jay, 348 p., 49 euros, ISBN 978-2-7596-0039-7.
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Scènes de genre
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Abonnez-vous dès 1 €- Commissaire : José de Los Llanos, directeur du Musée
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°282 du 23 mai 2008, avec le titre suivant : Scènes de genre